26.9 C
Dzaoudzi
jeudi 2 mai 2024
AccueilorangeMineurs isolés : l’Etat pourra désormais exercer sa mission régalienne à Mayotte

Mineurs isolés : l’Etat pourra désormais exercer sa mission régalienne à Mayotte

C’est une petite révolution que vient de faire voter le sénateur de Mayotte Thani Mohamed Soilihi : tous les départements et territoires ultramarins où s’applique le code de l’action sociale et des familles, pourront solliciter l’aide de l’Etat pour leurs mineurs en danger. C’est le cas de Mayotte.

Intervention en séance
Thani Mohamed Soilihi déposait un amendement en compagnie du sénateur Sueur (Image d’archives)

Ironie du calendrier, nous avions titré hier sur la volonté du ministère des Outre-mer d’accompagner le département de Mayotte sur le sujet de l’enfance en danger. La veille, le sénateur Thani Mohamed Soilihi défendait au Sénat un amendement qui va révolutionner la prise en charge de ces enfants : il reconnaît la mission régalienne de l’Etat en matière de prise en charge des enfants en situation de danger et d’isolement dans les territoires ultramarins.

Un amendement de l’article 22 de la proposition de loi modifiée par l’Assemblée nationale relative à la protection de l’enfant qu’il présentait aux côtés du sénateur Sueur et les membres du groupe socialiste et républicain.

Cet article 22 évoque le système de solidarité entre départements pour la prise en charge des mineurs isolés lorsqu’ils sont trop nombreux, mis en place par la garde des sceaux en 2013. Que les sénateurs ont appelé à amender, parce qu’inadapté à l’Outre-mer : « Imaginerait-on envoyer un enfant isolé de Mayotte en Bretagne ou mineur de Martinique à Marseille ? », interrogeait Thani Mohamed Soilihi lors de son intervention.

Un dispositif proposé par Christiane Taubira

Christiane Taubira à Mayotte
Christiane Taubira lors de sa visite à Mayotte

Des déplacements d’enfants de milliers de kilomètres « tellement lointains qu’outre leur coût, ils auraient des conséquences irréversibles sur la situation de ces enfants et les exposeraient à des désagréments excessifs risquant de leur causer de nouveaux traumatismes », défendent-ils. Le critère d’éloignement géographique sera donc rajouté par décret du conseil d’Etat.

Mais dans ce même amendement, Thani Mohamed Soilihi a glissé un autre argument, plaidant que le même dispositif Taubira « offre un soutien de l’Etat aux départements au titre de la mission régalienne d’évaluation du danger et de l’isolement. Actuellement, les enfants d’outre-mer en sont également exclus, ce qui n’est pas juste. » Il appelle à replacer les départements et collectivités d’outre-mer où s’applique le code de l’action sociale et des familles dans une situation de droit commun.

« Un amendement de bon sens »

Thani Mohamed est aussi le président de l'association Tama, une des premières à avoir pris en charge l'enfance en danger
Thani Mohamed est aussi le président de l’association Tama, une des premières à avoir pris en charge l’enfance en danger

Il avait auparavant mené un travail sur cette mission régalienne de l’Etat avec le ministère de la Justice, « j’y ai trouvé une écoute, ainsi qu’un intérêt marqué pour la situation ultramarine », rajoute-t-il lors de son intervention.

Le président de la séance interrogeait la Commission sur ce sujet, qui souhaitait elle-même avoir l’avis du gouvernement. « Il s’agit d’un amendement de bon sens (…) l’avis du Gouvernement est favorable », déclarait Laurence Rossignol, secrétaire d’Etat qui commentait seulement le critère d’éloignement géographique, « il doit être pris en compte ». L’Etat peut donc endosser sa mission régalienne auprès des mineurs isolés. Les deux territoires ultramarins principalement concernés sont Mayotte et la Guyane.

Il faut auparavant la signature d’un décret en conseil d’Etat, qui appelle au préalable un vote dans ce sens du département. Ce dernier, qui a la compétence de l’action sociale, devait assumer seul jusqu’à présent la prise en charge de ces mineurs. C’est une bouffée d’air que lui offre donc le vote de cet amendement. La balle est maintenant dans le camp du conseil départemental.

Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte

Anne Perzohttps://lejournaldemayotte.yt
Anne PERZO Le journal de Mayotte https://lejournaldemayotte.yt

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139518
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139518
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139518
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139518
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139518
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139518
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...