A 9 heures ce mardi matin, environ 500 personnes constituait le premier noyau du rassemblement de la «grève générale» lancée par une vaste intersyndicale. Les manifestants continuent d’arriver.
La participation à cette journée d’action reste encore la grande inconnue ce mardi matin, au moment où le rassemblement grossit place de la République à Mamoudzou.
Ce mardi matin, l’ambiance était particulière sur les routes de Mayotte. Alors qu’habituellement une douzaine de kilomètres de bouchons s’étirent au sud de Mamoudzou vers Tsararano dès 5h30, ce mardi la circulation est restée quasiment fluide. Manifestement, ils sont nombreux à ne pas s’être rendus au travail. Mais allaient-ils pour autant rejoindre le rassemblement intersyndical?
Du côté des transports scolaires, une quarantaine de bus ne sont pas sortis des dépôts sans que le message ne soit parvenu à tous les établissements. Quelques barrages brièvement érigés par des jeunes en colère ont été dénombrés. Ce fut le cas à Mtsahara par exemple ou encore à Vahibé, même si dans ce dernier village, ils n’étaient pas le fait de jeunes scolarisés.
Sur la Place de la République, les premiers grévistes étaient déjà présents dès 7h30 et depuis la masse continue de grossir. Premier élément frappant, la grande diversité des personnes présentes : jeunes actifs et bacocos, Mahorais et Mzungus, services publics et secteur privé… Une grande hétérogénéité à l’image des multiples drapeaux accrochés sur la place. «C’est bien parce que ça crée du lien entre des personnes qui ne se rencontrent pas toujours facilement sur les luttes sociales», commentait Thierry Wuilliez, du SNES FSU.
Le privé se fait entendre
Si les organisations syndicales dans leur quasi-totalité représentent l’ensemble du secteur public, le privé se fait également entendre. C’est le cas des salariés d’IBS, venus en nombre avec tambours, tee-shirts et banderoles ou encore de salariés de la SMART qui bloquent le port de Longoni depuis dimanche soir.
On trouve aussi les représentants syndicaux de la Somaco dont la procédure de licenciement a été interrompue par la DIECCTE et qui ont été réintégrés.
Cette présence des Somaco est symbolique car «l’abandon de toutes poursuites et sanctions contre les militants syndicaux» fait partie de la plateforme de revendications du mouvement.
Dans l’intersyndicale, ils sont 6 syndicats (CGT, CFDT, FO, Solidaires, FSU, FAEN) à avoir défini le mot d’ordre du mouvement, «pour l’application du dialogue social et le respect du droit et de la liberté syndicale».
Si l’intersyndicale a lancé une grève illimitée, d’autres syndicats comme l’UNSA ou la CFE-CGC appellent à une action pour cette seule journée de mardi.
Public et privé avec leurs revendications
Globalement, tous se retrouvent autour des mêmes revendications. Pour le secteur public, elles portent sur «une véritable reconstitution de carrière des ex-agents de la CDM», «une indexation des salaires au moins égale à 53% compte tenu des prix et des conditions de vie de notre département» et sur le rétablissement de «l’attractivité de la fonction publique de Mayotte, condition indispensable à un réel développement du département et de ses services publics».
Concernant le privé, on parle de «défense de l’emploi et du pouvoir d’achat avec application immédiate des conventions collectives et des codes du travail nationaux» et du «droit à la solidarité nationale pour les retraites de base et complémentaire et les prestations sociales».
Mais de nombreux autres sujets étaient mis en avant par les uns ou les autres.
Le cortège doit s’élancer en milieu de matinée vers les hauts de Mamoudzou avant de redescendre vers la place de la République.
RR
Le Journal de Mayotte
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