Alors que les perquisitions se multiplient en métropole après les attentats, à La Réunion le jeune homme interpellé hier mardi à Saint-Denis est originaire de Mayotte. Entre provocation et radicalisation religieuse, les enquêteurs restent prudents.
Dans le contexte actuel, l’opération de police menée hier mardi matin dans le quartier de la Bretagne à Saint-Denis, n’est évidemment pas passée inaperçue. Une douzaine de membres du GIPN et des enquêteurs de la sûreté départementale ont investi une maison, pour interpeller un jeune homme de 16 ans soupçonné de menaces sur sa mère et sa fille en faisant référence au djihad.
Cette arrestation n’a toutefois aucun lien avec les investigations en cours à Paris. Programmée avant même les terribles événements, l’opération est liée à une «crise» de l’ado qui, en octobre, aurait menacé de décapiter sa sœur et sa mère incarnant selon lui “des figures du mal”. Le jeune homme aurait également exprimé sa fascination pour Daesh.
Un jeune homme qui inquiète
Cet épisode est intervenu après une autre scène de violence en violence en août où il avait mis le feu à des journaux dans la maison familiale en proférant déjà des menaces du même style. Il avait alors été poursuivi par un juge pour enfants et placé sous contrôle judiciaire pour avoir fait l’apologie d’actes terroristes. Il avait été noté chez lui des pulsions suicidaires.
Le cas de jeune homme et son discours inquiètent. C’est la raison pour laquelle sa garde à vue a été prolongée hier soir. Car à son arrivée au commissariat, il aurait d’abord fait savoir qu’il se félicitait des attentats de Paris avant de revenir sur ses paroles.
Provocation ou radicalisation
Le parquet de Saint-Denis et les policiers veulent savoir si son discours relève de la provocation ou s’il correspond à une radicalisation effective. Selon une source judiciaire, l’adolescent ne fréquente pas de mosquée mais consulte régulièrement des sites internet liés au djihad. Son ordinateur a été saisi.
Les enquêteurs vont chercher à savoir s’il pourrait être sous l’influence d’une filière de recrutement au djihad et dans une logique de départ. Connu pour sa violence, l’adolescent n’est plus scolarisé.
Le jeune homme qui fait partie d’une famille de onze enfants est élevé par sa mère. Son père réside à Mayotte. Après avoir vécu chez son frère aîné à Rennes pendant quelque temps, il est revenu à la Réunion. Il passerait ses journées à regarder la télé, à lire et sur son ordinateur. Un psychiatre a relevé chez lui des troubles du comportement. Selon nos informations, son état de santé mentale n’est pas incompatible avec la garde à vue.
Les policiers doivent mener devant de nouveaux interrogatoires ainsi que des vérifications techniques. Ces investigations détermineront les suites judiciaires décidées par le parquet.
Jérôme Talpin, le JIR
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