28.9 C
Dzaoudzi
dimanche 19 mai 2024
AccueilorangeLa terre, un danger pour la mer

La terre, un danger pour la mer

La terre de notre île n’en finit plus de dégringoler dans les rivières et le lagon. Erosion naturelle mais surtout humaine, elle s’écoule sans retenue des flancs de cette île volcanique. On en connaît les causes, qui seront reprises dans le projet LESELAM encours d’élaboration en concertation avec la population. Les habitants de Tsingoni étaient invités à en débattre ce samedi.

Réunion publique sur l'érosion à Tsingoni
Réunion publique sur l’érosion à Tsingoni

A chaque grosse pluie, notre belle eau bleue du lagon vire au brun, sous l’effet des sédiments et alluvions qui s’y déversent en masse. On en connaît les raisons, mais sans parvenir à agir réellement : le brûlis pour pratiquer les cultures sauvages, qui élimine les arbres fixateurs, et la terre prélevée lors des constructions, le plus souvent en habitat illégal.

La gendarmerie et la brigade nature pratiquent des opérations charbonnage, mais pas assez fréquentes. Quant à l’habitat illégal, il revient aux maires d’agir, ce qu’ils ne font pas pour diverses raisons.

La DEAL, Direction de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement, a donc commandé au Bureau de Recherches géologiques et minières (BRGM) une étude sur l’érosion des sols à Mayotte pour quantifier le phénomène, le localiser et proposer des solutions. Est né le projet LESELAM, pour Lutte contre l’Erosion des Sols et l’Envasement du LAgon à Mayotte, en partenariat avec la Cirad, la CAPAM, les Naturalistes, l’IRSTEA, et sous financement européen FEADER.

« On fait des réunions comme celle-là, mais ça ne va pas plus loin »

La population exprimait son ras le bol de cette terre qui pollue les réserves d'eau
La population exprimait son ras le bol de cette terre qui pollue les réserves d’eau

« Nous en sommes à la phase de diagnostic. Nous mesurons l’érosion des deux Bassins versants, celui de Mstamboro et celui de Dzoumogné, sur les trois zones, forestières, urbaine et agricole », indique Sarah Mosnier, chargée de communication pour les Naturalistes, depuis la MJC de Tsingoni où se tenait une réunion publique. Elle invitait les habitants de la commune à échanger sur les impacts, les problèmes et les causes de l’érosion mais aussi sur les moyens à mettre en œuvre dans le village de Tsingoni. L’objectif est de déterminer laquelle de ces trois zones, impacte de plus le lagon.

Une habitante prend la parole en shimaoré, un peu énervée, traduit par son voisin : « c’est l’interaction entre ces trois causes, déforestation, construction urbaines et cultures sauvages agricoles, qui abiment les sols et provoquent l’érosion. Le réservoir d’eau que je garde pour la saison sèche a été rempli de terre la saison précédente. Les autorités sont parfaitement au courant de ce déboisement dans la commune de Tsingoni, on fait des réunions comme celle-là, mais ça ne va pas plus loin. Est-ce que cette fois-ci cela va changer ?! », interpelle-t-elle Bastien Colas, envoyé par le BRGM Montpellier pour étudier cette érosion en zone urbaine.

Prise de conscience de la population

La pluie emporte la terre jusque dans le lagon
La pluie emporte la terre jusque dans le lagon

Une intervention frappée au coin du bon sens qui rappelle qu’à chaque problème son Plan, alors même que les solutions sont connues. Sarah Mosnier relève notre remarque : « c’est vrai, nous connaissons les actions de remédiation à mettre en place, mais il faut une démarche participative et concertée pour que la population prenne conscience des causes de l’érosion pour qu’elles ne se répètent plus. » Pour cela, la population doit répondre en plus grand nombre que la dizaine d’habitants présents à Tsingoni.

Bastien Colas prendra comme exemple la détériorations liée aux constructions : « pourquoi la terre dégagée pour aplanir un terrain reste-t-elle stockée en tas, prête à dégringoler à flanc de pente lors des premières pluies ? »

Ainsi des ateliers sont programmés dans un deuxième temps avec les acteurs des trois zones concernées, forestières, agricoles et urbaines, « pour trouver des solutions concertées ».

La semaine prochaine, ce sera le tour des habitants de Mtsamboro et Dzoumogné d’échanger autour de ces problématiques.

Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte

Anne Perzohttps://lejournaldemayotte.yt
Anne PERZO Le journal de Mayotte https://lejournaldemayotte.yt

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139513
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139513
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139513
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139513
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139513
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139513
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...