A la suite du mouvement de grève du début du mois, l’Intersyndicale CGT, CFDT, FAEN, FO, Solidaires, FSU, était invitée en préfecture mercredi 25 novembre pour négocier la transposition du code du travail à Mayotte, et le 27 autour de propositions destinées à renforcer attirer de nouveaux fonctionnaires. Pour rien selon les syndicats.
Sur cette rencontre, en matière d’« attractivité » du territoire, l’intersyndicale du social qui indiquait avoir déjà communiqué sur le sujet, a de nouveau remis ses revendications au préfet Seymour Morsy.
C’est une traduction essentiellement financière et fiscale de l’attractivité que fait l’Intersyndicale. Elle se base sur un constat : « alors que les besoins de fonctionnaires ne cessent d’augmenter, les décisions prises depuis 2013 ont créé une crise de recrutement sans précédent dans de nombreux secteurs. » Mais sans mentionner l’image ternie du territoire par le mouvement social de 2011.
La première des mesures concerne on le sait l’indexation, cette surrémunération censée attirer et maintenir les fonctionnaires sur le territoire, qui atteindra 40% en 2017, que les partenaires sociaux réclament au même niveau que les 53% réunionnais, qui leur feraient une concurrence déloyale en matière de recrutement. Une mesure qui « se justifie économiquement par le coût de l’enclavement, du prix des logements, de l’insécurité, de l’état des systèmes de santé et d’éducation… »
« Compensations pour une destination difficile »
Les indemnités ensuite doivent être réévaluées, notamment l’Indemnité de Sujétion géographique (ISG), le maintien de l’Indemnité d’Eloignement (IE) pour le personnel arrivé avant la réforme, leur fiscalité revue, le maintien des bonifications-retraites, et indemnités de résidence.
Autre point, Mayotte est une destination difficile à écouter les enseignants. Ils demandent donc qu’elle soit compensée par une accélération ultérieure de carrière, une garantie de retour à l’académie d’origine sur laquelle la position du gouvernement n’est pas claire, tout comme ses engagements sur le respect du décret de 1996 ou la non fiscalisation de l’Indemnité d’Eloignement, qui ont fait l’objet de rétropédalages.
Enfin, les fonctionnaires demandent des facilitations de conditions de vie à Mayotte, sur « l’accès aux logements par la mise en place d’un parc dédié, les dispositifs de garde d’enfants, l’implantation de mutuelles de la fonction publique, et enfin, une nouveauté, « Faciliter les déplacements des agents dans la région et vers la métropole par la mise en place d’un passeport de voyage garantissant des tarifs basse saison toute l’année. »
« Une parodie de dialogue social »
Sur l’ensemble des points de revendication, la réponse est surtout attendue sur l’indexation et la fiscalité. Surtout que, et l’Intersyndicale le rappelle, « Mayotte demeurera peu attractive si les conditions de vie ne s’améliorent pas (insécurité, santé, enseignement, formation, logement, communication, transport, distraction…). (…) Cela implique des investissements importants dans le but à la fois de rattraper les retards et de réparer les erreurs. »
Si le courrier au préfet pour rappeler ces points se veut conciliant dans sa chute, puisqu’il évoque les évolutions permises par le plan Mayotte 2025, ce n’est pas le cas du communiqué envoyé ce dimanche après la rencontre de ce vendredi : « Au total, une heure et demi de réunion…(…) Une parodie de dialogue social… » Rappelons que les manifestations sont suspendues, bien qu’autorisées par le préfet malgré l’état d’urgence, par l’Intersyndicale devant les risques de débordement.
D’autres rencontres sont prévues avec une mission gouvernementale au début du mois de décembre sur le sujet de la transposition du code du travail, et sur la reprise en compte de l’Ancienneté Générale des Services d’ici la fin du mois de janvier …
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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