Alors que les événements sportifs ne sont pas si nombreux à Mayotte, Jeunesse et sport (DJSCS) veut faire en sorte qu’ils soient accessibles au plus grand nombre. La direction crée une commission dédiée aux courses «hors stade» en athlétisme, chargée d’organiser une partie de la discipline.
Tous les sports de Mayotte s’étaient donné rendez-vous autour de David Hervé à la DJSCS, la direction jeunesse, sport et cohésion sociale, il y a un peu plus d’un mois. L’objectif, entre autres, était de poser les dates des événements appelés à rythmer la nouvelle saison sportive de Mayotte. Si on compare le calendrier mahorais à celui de nos voisins Réunionnais, les dates sont bien moins nombreuses chez nous. Pourtant, avec les contraintes de la saison des pluies et des pauses liées au ramadan ou aux vacances scolaires, certains mois avaient tendance à concentrer beaucoup de rendez-vous, obligeant les sportifs à faire des choix entre les épreuves.
C’était par exemple particulièrement vrai dans l’athlétisme. Lors de la saison dernière par exemple, le trail des makis et les 10km de Mamoudzou étaient organisés à une semaine d’intervalle. Difficile pour les athlètes de s’engager sur les deux courses, ne disposant pas d’un temps de récupération suffisant.
Ce problème pourrait donc être définitivement résolu. Depuis la rencontre à la DJSCS, une commission des courses «hors stade» a vu le jour. «Elle a vocation à recenser, harmoniser et proposer un calendrier permettant à chaque organisateur potentiel d’être en mesure, sous réserve d’une communication suffisante, de faire le plein de participants», explique Sébastien Synave, installé à la tête de cette commission.
Seulement 5 courses au calendrier
C’est ainsi que dans les mois qui viennent les différentes courses vont s’étaler de façon plus harmonieuse dans le temps que la saison dernière. En 2016, le Raid 101 Hippocampe ouvrira la saison des courses le 20 février. Un mois plus tard, le 20 mars, la 3e édition des 10km de Mamoudzou organisée par le Racing club de Mamoudzou, restera la seule épreuve sur route et la seule course à label fédéral de notre département. En avril, deux trails : celui des Makis le 2 avril organisé par le BSMA, puis le Run des tortues (CSLG), le 23 avril.
Enfin, le Mahoraid, toujours porté par Ilopsport, est programmé le 14 mai 2016.
Organiser le calendrier est une chose, mais la commission des courses «hors stade» a également pour objectif d’installer ces courses comme des rendez-vous bien identifiés et sportivement porteurs au-delà de Mayotte. «Cette commission doit pouvoir pointer des axes d’améliorations en terme d’organisation pour être en mesure de proposer, à Mayotte, des épreuves reconnues dans la zone permettant de glaner des points pour les participations extérieures», précise Sébastien Synave.
Des courses à points à Mayotte
Actuellement, par exemple, seul le Mahoraid permet aux “finishers” d’engranger les 80 points nécessaires pour participer à l’une des trois courses du Grand Raid de La Réunion. «Avec une mutualisation des compétences et des savoir-faire, nous devrions être en mesure de proposer des courses locales à points et à terme d’avoir une vraie épreuve de référence autre que le Mahoraid organisée par une structure réunionnaise», souligne Sébastien Synave. Ainsi, les trails Mahorais pourraient permettre de cumuler des points au fil de la saison.
Bref, les chantiers concernant l’athlétisme sont nombreux dans notre département. Autour d’Ali Soultoini, médaille d’argent au javelot aux JIOI et agent du CD, une structure est en cours de constitution, sans que l’on sache sur quoi elle pourrait effectivement déboucher.
Politique des petits pas
Quant à l’UNSS, elle pilote avec la DJSCS un «plan de relance» de l’athlétisme à Mayotte. Problème: il butte sur l’absence de clubs qui pourraient prendre le relai avec de jeunes athlètes détectés et prometteurs. Actuellement, seuls 3 clubs sont affiliés à la FFA avec très peu d’athlètes inscrits.
En attendant une éventuelle renaissance des clubs et la reconnaissance nationale d’une structure par la fédération française, la commission des courses «hors stade» impulsée par la DJSCS se présente donc comme un noyau d’organisation qui faisait défaut depuis la disparition de la ligue. Elle pourrait assurer une partie de la structuration de la discipline dans notre département. Nous assistons peut-être enfin à la mise en place d’une politique des petits pas –souvent la seule réellement efficace à Mayotte- pour faire renaître, lentement mais sûrement, un sport en manque de structures et de concret à commencer par des équipements.
RR
Le Journal de Mayotte
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