Un Séminaire Etat-Régions sur l’emploi se tient ce mardi 2 février à Matignon. Les Régions de France sont appelées à participer au Plan d’urgence pour l’emploi du président Hollande, mais demandent en échange un renforcement de leurs prérogatives. Mayotte y sera représentée par le 4ème vice-président Issa Issa Abdou.
On a peu l’occasion d’en prendre conscience, mais Mayotte a la « double nationalité » territoriale, à la fois département et région. C’est à ce titre qu’Issa Issa Abdou est présent à Paris ce mardi.
Revues et corrigées par la loi NOTRe (Nouvelle organisation territoriale de la République), les compétences des régions se résument aux orientations en matière de développement économique, en matière d’aménagement du territoire, de prévention et de gestion des déchets, des services non urbains de transport, sur la construction et l’entretien des lycées et la formation professionnelle et l’apprentissage.
Tout n’a pas encore été décentralisé sur notre territoire, notamment la construction de lycées, mais notre vice-président sera en revanche attentif aux propositions sur la formation professionnelle et l’apprentissage, sujets du Séminaire.
Aides à l’embauche
Pas facile d’inverser la courbe du chômage en France. Ce renversement de tendance avait été annoncé pour 2013, puis 2014… On ne sait quand il interviendra, mais la date butoir reste les prochaines élections présidentielle auxquelles François Hollande se présentera moyennant succès sur la marché de l’emploi, avait-il annoncé. Soit dans 16 mois.
Le président a donc présenté un grand Plan d’urgence pour l’emploi le 18 janvier, chiffré à plus de 2 milliards d’euros, et orienté sur la formation et l’apprentissage, et proposant des aides à l’embauche.
C’est l’esprit du Séminaire, où participent l’ensemble des régions métropolitaines et d’Outre-mer. Trois tables rondes sont proposées sur l’emploi, sur les activités économiques, et sur l’apprentissage.
Un engagement des régions pour lequel elles formulent des exigences de renforcement de leur rôle que porte Philippe Richert, élu il y a quelques jours président de l’Assemblée des régions de France. Sur les secteurs de la commande de formation pour les chômeurs, sur la décentralisation du service public d’accompagnement vers l’emploi, sur l’affectation du financement de l’apprentissage et sur le financement de l’accompagnement des PME et ETI (Entreprise de taille intermédiaire).
Pas de décentralisation hâtive à Mayotte
A Mayotte, on ne sait pas vraiment où on en est. Et pour cause, les budgets du département et de la région n’ont toujours pas été scindés, ce qui peut compliquer la tâche du conseiller départemental. Notre territoire n’a en effet pas intérêt à être sur la même longueur d’onde de décentralisation tant que les transferts de l’Etat sur les précédentes compétences n’ont pas été clairement définis.
« Je pars avec des notes sur l’emploi et les pistes pour améliorer la situation à Mayotte, notamment sur la mise en place d’un Centre de Formation des Apprentis et le retour du CNAM », indique Issa Issa Abdou au JDM, qui rappelle que « pour Jacques Attali, l’amélioration de la situation passe par la formation, ‘un chômeur en formation n’est plus un chômeur’, a-t-il expliqué ». Il a même rajouté qu’ « en formant les chômeurs de longue durée, soit à un métier soit à la création d’entreprise, on peut sortir 500.000, 600.000, 700.000 personnes du chômage en 2016. »
Le vice-président du conseil départemental suit encore la ligne de conduite du conseiller de tous les présidents de la République française, à commencer par Mitterrand, quand il demande que les entreprises soient épaulées sur tout recrutement de chômeur, « assimilable à une activité de formation », pour qu’elles n’aient à payer que 80% du SMIC.
A l’issue du Séminaire, les présidents de Région sont invités à déjeuner à l’Elysée.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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