31.9 C
Dzaoudzi
dimanche 28 avril 2024
AccueilEnvironnementEspèces protégées: ces chantiers qui doivent se soucier de l’environnement

Espèces protégées: ces chantiers qui doivent se soucier de l’environnement

Le chantier du futur centre commercial du Baobab arrêté au 2e trimestre 2015 pour permettre la reproduction des martinets des palmes
Le chantier du futur centre commercial du Baobab arrêté au 2e trimestre 2015 pour permettre la reproduction des martinets des palmes

Un immense chantier arrêté pour permettre à des oiseaux de se reproduire. C’est ce qui est arrivé, il y a quelques mois, au rond-point du Baobab à Mamoudzou alors que le futur centre commercial du groupe Sodifram commençait à sortir de terre.

Actuellement, des études d’impact sont obligatoires avant le lancement de tout grand chantier. Des cabinets spécialisés sont chargés de recenser la faune et la flore installées sur des parcelles avant qu’elles ne connaissent un profond bouleversement. Mais sur le site du baobab, des oiseaux étaient passés entre les mailles du filet. Et lorsque l’entreprise d’élagage s’est rendue sur place, surprise : de nombreux «martinets des palmes» virevoltaient au-dessus des ouvriers. Le chantier est stoppé net.

Le Martinet des palmes de son nom scientifique Cypsiurus parvus (Image: WIKI Commons)
Le Martinet des palmes de son nom scientifique Cypsiurus parvus (Image: WIKI Commons)

«Ils ont été assez exemplaires et plus que volontaires en nous prévenant et en permettant de mettre en place un suivi des martinets», explique François Jeanne du Gepomay, le groupe d’étude et de protection des oiseaux de Mayotte. Car si cette espèce est assez largement répandue à Mayotte, elle est tout même protégée par arrêté préfectoral. Elle ne fait pas partie de la dizaine d’oiseaux menacées de notre île, mais elle est dans la liste des «vulnérables». D’où le comportement citoyen des entreprises qui ont interrompu leurs travaux.

Des mesures de compensation

«Le chantier a été arrêté le temps que les martinets terminent leur reproduction. Une fois qu’ils ont quitté le site, les travaux ont pu reprendre», explique François Jeanne. Et la préfecture a dû donner son accord. C’est ainsi qu’à la fin du mois de décembre, un arrêté préfectoral a autorisé la Sodifram à détruire «un site de reproduction d’espèce protégée». Les martinets partis, on peut imaginer qu’ils trouveront leurs habitudes dans d’autres palmiers.

Mais modifier l’habitat d’espèces préservées, cela a un coût. Selon le vieil adage «à toute chose, malheur est bon», l’Etat demande généralement des mesures de compensations pour que ces pertes puissent aussi avoir des conséquences positives.

Une araignée "cerf volant" de la famille des Gasteracantha
Une araignée “cerf volant” de la famille des Gasteracantha (Image: WCommons)

Ainsi, au milieu du mois de novembre dernier, le conseil départemental a été autorisé par la préfecture «à détruire accidentellement des spécimens des espèces de faune protégée» sur le futur chantier d’une piste agricole à Mavingoni, en bordure des réserves forestières du Mont Benara. La nouvelle voie va sillonner sur 4,6km sur les hauteurs d’Hajangua.

Long suivi et replantation

Là, ce sont des arbres et des araignées qui sont concernés. Ainsi, la Nephila comorana ou encore l’araignée cerf-volant «Gasteracantha comorensis» vont être impactées. Résultat, le département est contraint de mettre en place des mesures pour surveiller sur une vaste zone, aussi bien les rivières, les insectes ou les oiseaux. Ce suivi environnemental devra également intégrer «l’observation à long terme de l’urbanisation et des pratiques agricoles sur une largeur de 500 mètres de part et d’autres de la voie» pour éviter que cette piste n’entraine une destruction massive de l’espace qui la borde.

Autres mesures de compensation demandées: pour 49 arbres abattus, 250 devront être replantés le long de la piste «en privilégiant les espèces locales». De même l’espace utilisé par la piste sera compensé, lui aussi, par une plantation sur 3 hectares.

Mayotte est donc entrée dans une ère où le souci du patrimoine naturel s’impose peu à peu. Et pourtant, beaucoup reste à faire, à commencer par affiner nos connaissances. Car si les araignées dont il est question à Mavingoni font l’objet de mesures de protection, on ne sait en réalité que très peu de choses sur elles à Mayotte. Encore plus que dans le lagon, les richesses naturelles terrestres de notre département restent encore largement à découvrir.
RR
www.jdm2021.alter6.com

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139126
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139126
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139126
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139126
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139126
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139126
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...