Yacine Chouabia, le directeur d’Electricité de Mayotte, est parti d’un double constat : « Il y a peu d’éclairage public sur l’île, et les existants sont peu économes en énergie. » L’insularité de Mayotte ajoutée à son taux annuel de consommation électrique imposent un contrôle de son développement énergétique. Le label d’entreprise citoyenne étant gravé au fer rouge dans son Plan stratégique, l’opérateur a opté pour une solution économique et écologique, le solaire, et a commencé à acheter pour elle-même, 20 lampadaires, « que nous allons tester pendant 60 jours, ici à Kawéni, et à la centrale de Longoni. »
Soixante jours pendant lesquels ils vont réfléchir à un dispositif d’entretien optimal, et anti-vandalisme, sachant que les ampoules à led sont minuscules et donc plus difficile à abîmer.
Déjà testé dans des pays africains
« Sans vouloir promouvoir une marque en particulier », c’est SUNNA qui était malgré tout présentée, « un bon rapport qualité prix, sans entretien particulier, et surtout parce qu’elle a déjà été testée dans plusieurs pays africains comme le Mali ou le Bénin, avec une garantie de 10 ans », indiquait Grégory Stoops, chef de projet Maîtrise et demande en énergie d’EDM.
EDM avait convié les collectivités, principales concernées par la démarche. Elles pourront en effet bénéficier d’aides d’Etat, comme l’expliquait le préfet Seymour Morsy : « Les maires devront lancer un appel d’offres, et nous accompagnerons le dossier qu’elles auront choisi. » Avec sans doute un droit de regard, les écarts de prix entre fournisseurs en matériel photovoltaïque étant considérables.
Celui-ci est vendu à 2.500 euros, fourni-posé, et hors subvention. Enfin « était vendu 2.500 euros », puisque l’octroi de mer s’applique désormais plus fortement sur les leds. A moins qu’une révision ne vienne réhabiliter un produit qui permet de gagner sur notre mix énergétique…
Intensité réglable à la demande
De son côté, les subventions d’EDM seront allouées à ceux qui en font la demande, « en priorisant malgré tout l’éclairage public », appuyait Yacine Chouabia.
Les 8 lampadaires de l’opérateur trônent au milieu des 2.000 m2 de parking à Kawéni, en fournissant un éclairage plus puissant qu’annoncé, « et alors même que nous sommes en période de pluies et de couverture nuageuse intense. » Car ce ne sont pas les rayons solaires, mais bien la luminosité qui est captée par les panneaux.
L’avantage du système, c’est que l’intensité lumineuse est réglable en fonction des heures de la nuit : «Pendant les 3 premiers jours d’installation, le système de gestion interne à l’appareil va calculer la durée de la nuit, et son temps de charge pendant la journée, pour adapter ensuite le flux lumineux. Mais charge à chacun de le régler ensuite comme il le veut. » Par exemple, EDM a choisi d’avoir davantage d’intensité sur les premières heures de la nuit, lorsque les employés sortent encore des bureaux, moins ensuite. »
Impossible par contre d’avoir une puissance maximale toute la nuit, il va falloir apprendre à doser en fonction des besoins.
Si le préfet était présent, c’est que l’éclairage public est un fort enjeu sécuritaire et selon Loutfi Soifaoui, « toutes les collectivités sont intéressées. » Certaines comme Pamandzi ont déjà avancé en matière d’éclairage public, « j’utiliserai le solaire pour les zones non encore couvertes », indique le maire Mahafourou Saïdali qui a déjà testé le photovoltaïque pour l’éclairage de l’avenue de la plage.
Une avancée qui devrait toucher en priorité Mamoudzou, où l’éclairage sera couplé avec la vidéosurveillance.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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