Le policier de la police de l’air et aux frontières (PAF) qui a utilisé son arme de service la semaine dernière aux environs de Tsararano comparaîtra le 1er mars devant le tribunal correctionnel de Mamoudzou en même temps que la personne blessée. Elle est elle aussi poursuivie, pour des faits de menaces et de violence.
L’enquête, menée dans un premier temps par la gendarmerie puis par l’IGPN, a été bouclée en un temps record car les deux protagonistes reconnaissent les faits et s’accordent quasiment sur le déroulement des événements.
Tout a donc débuté au moment où un conducteur s’arrête pour prendre un autostoppeur. Au moment de redémarrer, il est doublé par le véhicule du policier qui se rend de son domicile à son travail avec son arme de service. Il a obtenu l’autorisation de l’emmener chez lui grâce aux dispositions particulières liées à l’état d’urgence.
Mais ce dépassement énerve le 1er conducteur qui démarre en trombe, double le véhicule du policier et fait un tête-à-queue pour s’arrêter devant lui. Les 2 voitures entrent alors légèrement en collision. Le conducteur descend de son véhicule, très énervé, et va frapper contre les portières de la voiture du policier qui dans un premier temps a le bon réflexe: verrouiller les portes de sa voiture. Mais son 2e mouvement va précipiter les choses. Il montre alors son arme de service ce qui énerve encore plus le 1er individu qui part chercher un chombo et un marteau dans son véhicule.
La légitime défense en question
Le policier descendu de son véhicule se retrouve alors dans une position délicate. Il doit se défendre des coups qui sont portés contre lui avec une seule main… car il a toujours son arme dans la 2e. Et c’est au moment où son agresseur revient vers lui après avoir posé le chombo et le marteau, que le policier ouvre le feu. Il tire en visant les jambes. Il expliquera aux enquêteurs qu’il avait peur de recevoir à nouveau des coups.
S’il confirme cette version du déroulé des événements à la barre, il aurait donc tiré pour se protéger mais il ne pourrait pas se prévaloir de la légitime défense, son agresseur étant désarmé et ne le frappant pas au moment du coup de feu.
Le policier a bénéficié d’un certificat médical avec 5 jours d’ITT (Incapacité temporaire de travail), le conducteur touché à la jambe d’une ITT de 12 jours.
Le policier, placé sous contrôle judiciaire, ainsi que le conducteur blessé se retrouveront donc au tribunal le 1er mars prochain.
RR
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