L’Organisation mondiale de la santé (OMS) parlait il y a quelques semaines «d’urgence de santé publique de portée mondiale» en évoquant le Zika. Et de fait, le virus, transmis par le moustique tigre, continue de se propager sur l’ensemble de la planète, méthodiquement, zone après zone.
Après la Polynésie en 2014-2015, il touche à présent essentiellement l’Amérique latine et les Caraïbes. Le Brésil est par exemple particulièrement concerné avec près de 1,5 million de personnes contaminées et de fortes inquiétudes alors que la planète sportive a rendez-vous dans le pays dans quelques mois pour les Jeux olympiques. La Colombie est également affectée comme la Martinique où de plus en plus de cas sont signalés.
Jusqu’à présent, le sud-ouest de l’océan Indien était encore épargné. Alors que la ministre de la santé Marisol Touraine demande aux femmes enceinte d’éviter de voyager dans l’ensemble des Outre-mer, l’Agence régionale de Santé (ARS) a été obligé de monter au créneau pour préciser que ni Mayotte ni La Réunion ne sont actuellement concernées par la propagation mondiale du virus.
Ce dimanche, c’est encore vrai mais on sait qu’il va falloir être attentif.
Un cas importé mais pas le patient zéro
Car le patient diagnostiqué en Afrique du Sud est classé dans les cas importés et il aurait pu être au centre d’un scénario particulièrement redouté: être le patient zéro de notre région, celui par lequel la maladie se propage.
A l’heure actuelle, il semble que ce ne soit pas le cas. Car si son diagnostic a été révélé ce weekend, les autorités sanitaires sud-africaines le suivent depuis plusieurs semaines.
Le patient est arrivé de son pays d’origine, la Colombie, porteur du virus et a été détecté rapidement. Depuis, non seulement il a été guéri mais aucun autre cas n’a été signalé dans le pays. Ce premier patient est donc à considérer comme une alerte qui est valable pour l’ensemble territoires de notre région.
A Mayotte, le début des dépistages
A Mayotte, comme à La Réunion, le dépistage du Zika a enfin débuté. Annoncé par Paris comme une priorité depuis de longues semaines, sa mise en œuvre a pris du temps dans nos départements de l’océan Indien. Une des raisons est le coût de l’analyse qui est relativement élevé. D’ailleurs, le dépistage se fait encore de manière parcimonieuse, uniquement sur certains patients porteurs des symptômes de la dengue, relativement similaires à ceux du Zika. Ces analyses ont toutes été négatives jusqu’à aujourd’hui.
Compte tenu de l’ampleur de l’épidémie mondiale, tous les spécialistes s’attendent tout de même à voir le virus toucher notre région dans les mois qui viennent. Il y a 10 jours, pour prendre les devants, la Commission de l’océan Indien (COI), à travers son réseau SEGA (Surveillance des Epidémies et Gestion des Alertes) a organisé une réunion sur le sujet à Mahé aux Seychelles. L’objectif était d’affiner la surveillance épidémiologique, les capacités de diagnostics mais aussi de préparer une riposte au sein des états membres de la COI.
Enfin, sachez que si on a beaucoup parlé du lien entre le Zika et des cas de microcéphalie (des bébés naissant avec une tête plus petite que la normale ou un arrêt de la croissance de la tête après la naissance) particulièrement au Brésil, l’OMS n’est pas encore catégorique. Elle se donne de 4 à 6 mois pour que des recherches aboutissent et démontrent clairement un lien de cause à effet.
RR
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