L’Union nationale des syndicats autonome est relativement récente dans le paysage syndical français, qui a fêté ses 20 ans en 2013, là où la CGT est plus que séculaire.
Ce n’est donc pas pour rien que Pascal Priou est aussi en charge du développement, des élections professionnelles et de la communication. S’il était à Mayotte, c’est en préparation des futures élections qui toucheront les salariés des TPE (Très pettes entreprises), donc de moins de 11 salariés, qui se tiendront entre le 28 novembre et le 12 décembre. «C’est la deuxième fois que cette élection consécutive à la loi sur le dialogue social du 20 août 2008 se tient en France, mais la première à Mayotte», indique Pascal Priou.
Sur l’ensemble du pays, 4,7 millions d’électeurs sont concernés. Et à Mayotte le tissu économique est prioritairement constitué de ces TPE, petits commerces, doukas, assistantes maternelles, jardiniers en contrat emploi-service… tous sont concernés, «et ils ont des droits qu’il faut défendre, même si ici, les conventions collectives sont encore appliquées de façon ‘tropicale’.»
L’image négative du syndicalisme
Face aux autres syndicats bien implantés, le petit UNSA compte bien faire sa place. «Il faut avant tout casser l’image négative du syndicalisme. Rappelons que le taux de confiance des salariés dans les syndicats est inférieur à 50%, et que seulement 7,2% des salariés s’étaient exprimés lors des précédentes élections des TPE.»
Mais comment toucher une population de petits employés, si disparate ? «Chaque syndicat de branche va développer les contacts. Par exemple, un enseignant va informer son coiffeur ou son jardinier de ces élections.» Chaque adhérent sera un ambassadeur en quelque sorte pour démarcher.
Dépasser les 8% en national
L’enjeu est de taille pour les organisations syndicales, puisque la loi Rebsamen institue la mise en place de commissions paritaires régionales interprofessionnelles pour représenter les salariés et les employeurs des TPE, «et ces voix vont s’additionner à celles des entreprises de plus de 11 salariés pour la représentativité des syndicats sur le territoire», mais aussi sur le plan national, «et si nous dépassons les 8% nous pourrons négocier les grands accords nationaux.» On comprend que le big boss se soit déplacé.
Présent dans les trois fonctions publiques et les sections bancaire, de la télécommunication et de l’énergie, le syndicat a remonté les préoccupations de ses salariés en matière d’insécurité, sujet sur lequel Pascal Priou a rencontré le préfet, «et également sur les agréments à délivrer aux compagnies aériennes pour libérer le marché de l’aérien.»
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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