Si le nouvel organigramme et l’octroi de mer étaient les deux rapports phare de la séance plénière de ce lundi, l’action sociale et la solidarité se faisaient leur place.
Cela fait des années qu’elles l’attendaient : les quatre associations œuvrant dans le domaines de l’enfance, Solidarité Mayotte, pour l’accompagnement des mineurs isolés demandeurs d’asile, Apprentis d’Auteuil, pour l’accompagnement des familles, la Croix rouge, pour la prévention spécialisée, et bien sûr Tama, pour la réinsertion des mineurs en milieu ouvert, ont reçu leur habilitation du conseil départemental.
« C’est une continuité de leur action », précisait Issa Issa Abdou, l’élu qui préside la Commission de l’action sociale et de la solidarité. Car il ne s’agit pas encore d’une habilitation dans le plein sens du terme, c’est à dire avec financement à la clef, mais on vient de franchir une étape qui légalise leur existence et va permettre un accès plus réglementaire aux fonds européens.
Compétence du département et financement Etat…
Et encore une fois, la démarche était dénoncée, comme l’avait fait en son temps Jacques-Martial Henry, auquel Issa Issa Abdou a succédé. C’est le conseiller d’opposition et ex-président du conseil départemental Daniel Zaïdani cette fois qui prenait la parole : « L’habilitation était nécessaire, mais s’il s’agit d’une compétence du conseil départemental, pourquoi l’Etat donne des subventions à ces 4 associations sans notre aval ? Le même Etat critique ensuite par derrière estimant que nous ne faisons pas notre travail. » C’est une aide directe au conseil départemental qu’il souhaiterait.
Une des réponses tient pourtant dans la critique sévère contre la Direction du social du département contenue dans le rapport de l’Inspection générale des Affaires sociales (IGAS), listant les dysfonctionnements. Et comme le faisait remarquer Afidati Mkadara, conseillère d’opposition de Kani Keli, « Nous n’avons pas assez de familles d’accueil pour prendre en charge tous les mineurs isolés. Laissons donc ces associations faire leur boulot. »
Mayotte précurseur pour l’insertion des bénéficiaires du RSA
Autre signe que les temps changent peu à peu, le rapport porté par Issa Issa Abdou sur les bénéficiaires du RSA, dont on oublie trop souvent qu’il s’agit de Revenu de solidarité active : « Nous avons débloqué 47.000 euros grâce à un partenariat avec l’Adie pour aider les porteurs de micro-projets à les réaliser et sortir ainsi ces bénéficiaires de RSA de la précarité. »
Dans ce domaine, le conseil départemental anticipe sur l’année 2017, « qui verra l’Etat reprendre les montants du RSA à sa charge comme l’a indiqué le premier ministre, et avec un accent mis sur l’insertion. »
Un rapport adopté à l’unanimité.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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