On parle souvent du Parc marin de Mayotte mais à quelques centaines de kilomètres au nord de notre département, un 2e Parc commence à vivre. Dans l’archipel des Glorieuses, 2015 a été marquée par «plusieurs aboutissements importants» pour cet autre Parc naturel marin.
Le 1er plan de gestion a commencé à devenir concret. Il s’agit tout simplement de la feuille de route du Parc pour les quinze années à venir. Déjà, le Parc s’est prononcé contre un projet de prospections sismiques dans les eaux des Glorieuses, un avis suivi par l’Etat qui en a rejeté la demande.
Nous nous avions également parlé de la première mission scientifique menée dans les eaux de ce Parc. Intitulée PANAMAG#1, cette mission avait pour objectif d’améliorer la connaissance sur les espèces et les milieux marins autour de quatre volets principaux : les tortues marines, les herbiers de phanérogames (avec l’IFREMER et Kelonia), les holothuries et la qualité de l’eau ont ainsi fait l’objet d’études. «L’ensemble des données collectées lors de cette mission participent grandement à la consolidation de l’état initial du patrimoine naturel dans les eaux du Parc et devront être corroborées, complétées ou comparées au cours des futures missions», indique le Parc des Glorieuses.
Les pêcheurs de Mayotte, un danger pour les Glorieuses
Le conseil de gestion réuni ce mardi à La Réunion a lancé le programme d’actions 2016. Logiquement, le programme se place dans la droite ligne de 2015. Connaissances, communication et sensibilisation auprès des usagers et des missions de contrôles vont se poursuivre. Une des priorités vise à «limiter les activités illégales de pêche et de loisirs notamment en provenance de Mayotte, qui conduisent aujourd’hui à remettre en cause les équilibres naturels et la biodiversité du Parc naturel marin», explique le PNM.
Cette année, côté communication et sensibilisation, une liste de référence des oiseaux marins présents dans le périmètre du Parc sera éditée et la sensibilisation des pêcheurs dans le cadre de formation dispensée à l’Ecole d’Apprentissage Maritime de Mayotte sera approfondie. De même, des panneaux signalétiques aux pontons de Mayotte, informant sur la fragilité du milieu marin des Glorieuses et la règlementation pour y accéder, sera installée.
Pour savoir quel est le degré d’information des usagers se rendant aux Glorieuses depuis notre département, une enquête sera lancée sur leur connaissance «notamment concernant les enjeux environnementaux et les règlementations».
Pas de pollutions chimiques
Enfin, les réflexions «pour le montage d’une stratégie d’acquisition de connaissance sur les mammifères marins» devraient être bouclées, tandis qu’une seconde campagne de terrain pour le suivi de la qualité des eaux dans le cadre du programme FED X devrait être organisée. Et déjà, nous connaissons les 1ers résultats des analyses d‘eau réalisées en 2015.
Leurs caractéristiques sont «sensiblement équivalentes à celles de Mayotte en fin de saison sèche» mais «quelques points d’attention sont néanmoins d’ores et déjà à signaler», précise le Parc.Aux Glorieuses, des influences océaniques et d’autres côtières sont spécifiques à l’archipel. Lors de la seconde campagne de prélèvements, l’objectif sera d’identifier les courants qui influence le milieu.
Une bonne nouvelle est déjà acquise : l’absence de contamination chimique autour de la Grande Glorieuse… De ce point de vue, ce petit paradis semble donc, à l’heure actuelle, encore préservé.
RR
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*Le conseil de gestion s’est tenu sous la présidence de Bernard Cressens et en présence de Cécile Pozzo di Borgo, préfet, administrateur supérieur des TAAF, et commissaire du Gouvernement auprès du conseil de gestion.
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