Consulter pour un syndrome grippal est de plus en plus courant ces jours-ci à Mayotte. Depuis deux semaines, les médecins reçoivent des visites toujours plus nombreuses de personnes présentant de la fièvre et de la toux. La grippe représenterait 6,2% des causes de visite chez un médecin actuellement, selon les chiffres de l’institut de veille sanitaire*. Lors de la dernière semaine de février, nous étions au-dessus des moyennes saisonnières pour la 1ère fois depuis le début de l’année. La grippe semble donc s’être bien installée cette année dans notre département.
Et si à l’hôpital aussi, une augmentation des passages aux urgences pour fièvre et pour des signes ORL a été constaté, le fait marquant est le décès d’une patiente pour une forme grave de la maladie. Elle était hospitalisée en réanimation avant de perdre la vie. Elle était atteinte d’un virus de type A(H1N1)pdm09, la souche qui est actuellement prédominante en Europe.
Dans les différents pays européens, cette forme de grippe est responsable de l’hospitalisation d’un nombre important de cas graves et d’admissions en service de réanimation. Elle présente aussi une particularité : ses formes graves ne concernent pas uniquement les personnes âgées : dans 61% des cas, il s’agit de personnes âgées de 15 à 64 ans.
C’est ce qui s’est passé à Mayotte. Selon nos informations, la patiente décédée était âgée d’une trentaine d’années et ne présentait aucun facteur de risque de complication.
Grippe A et B à Mayotte
La métropole présente pourtant un «paysage grippal» un peu différent du reste du continent européen. Si toutes les régions sont concernées, la majorité des cas sont dus à des virus de type B qui sont, pour l’instant, responsables d’un nombre plus faible de formes graves que la saison précédente, au même stade de l’épidémie.
Chez nous, depuis le début de l’année, les analyses par le laboratoire du CHM de 12 prélèvements aléatoires réalisés par les médecins sentinelles, ont révélés que les virus A (non H1N1) et B circulent dans le département.
Une bonne hygiène
Dans ce contexte, il est donc important de rester vigilant et de rappeler aux personnes fragiles (enfants, personnes âgées, personnes immunodéprimées) les gestes élémentaires de prévention : se laver les mains plusieurs fois par jour à l’eau et au savon, utiliser un mouchoir en papier pour éternuer ou tousser, le jeter dans une poubelle et se laver les mains et ne pas cracher dans les lieux publics.
Comme nous ne sommes pas souvent habitués à parler de la grippe à Mayotte, sachez que c’est une maladie contagieuse due à un «myxovirus» transmis par contact direct avec un malade ou son environnement et par voie aérienne. Après une incubation maximale de 7 jours, l’infection se traduit par l’installation brutale d’un syndrome avec des signes généraux comme fièvre, frissons, malaise général, nez qui coule (céphalées), douleurs musculaires (myalgies) et des signes respiratoires (voies respiratoires bouchées, toux, difficulté à respirer).
Une fois malade, il faut évidemment consulter son médecin pour une éventuelle prescription d’antibiotiques, se reposer, boire et manger équilibré.
RR
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*L’Institut de veille sanitaire (InVS) dispose d’un réseau régional, les Cellules interrégionales d’épidémiologie (CIRE)
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