«C’est la confusion». Habari Za Comores fait état de grandes inquiétudes autour des résultats du 2nd tour de la présidentielle dont le vote a eu lieu dimanche dernier. «Alors que tout semblait prêt pour une proclamation, le président de la Céni (commission électorale indépendante) a reporté les résultats au vendredi 15 avril». Pourtant, il se pourrait qu’il faille encore attendre, et longtemps.
Le journal annonce que «la communauté internationale a rencontré les 3 candidats » et un accord aurait été trouvé pour un «vote partiel à Anjouan». La proclamation des résultats se trouverait donc logiquement repoussée de «quelques jours» voire de «quelques semaines», explique Habari qui appelle le président de la République à s’adresser à la nation «en vue de fournir des explications sur cet imbrogilio politico juridique qui ternit l’image de notre pays».
Les résultats du gouvernorat d’Anjouan en question
Al Watwan raconte «l’insoutenable suspens», avec «des centaines de personnes amassées hier aux alentours du Palais du peuple dans l’attente des résultats provisoires».
«De mémoire de comorien c’est du jamais vu. 5 jours sans que soient publiés les résultats provisoires d’un scrutin, il faudra bien que la CENI s’explique publiquement. D’autant que tout le travail de compilation et de vérification a été finalisé depuis deux jours», indique la Gazette des Comores.
Cette situation a des conséquences également sur l’autre vote de dimanche dernier qui concernait les gouverneurs des 3 îles. Si les résultats pour Grande Comore et Mohéli sont connus, il n’en va pas de même à Anjouan.
«En Grande Comore, l’UPDC (le parti présidentiel) a perdu: 38% pour Hamada Moussa, contre 62% pour Hassani Hamadi, élu nouveau gouverneur. Un total de 100%, atteint sans tenir compte des 6 000 bulletins nuls pourtant annoncés par la Commision électorale insulaire (CEI).
Défaite de l’UPDC à Mohéli aussi, où la Première dame du pays, Hadidja Aboubacar, n’a remporté que 37% des suffrages face à Mohamed Saïd Fazul, élu gouverneur aussi», annonce RFI.
En revanche, les résultats d’Anjouan ne sont toujours pas connus officiellement, alors que le délai maximal a expiré depuis mardi. «De nombreux incidents et heurts ont eu lieu sur place depuis le scrutin. Les cafouillages observés au premier tour devaient être évités grâce à de nouvelles dispositions, mais cela n’aura pas suffi.»
Des explications seront probablement données dans les heures à venir.
Soupçons autour des postes ministériels
Dans la Grande Île aussi, les tensions politiques sont fortes. Après l’installation du nouveau Premier ministre, Olivier Mahafaly a «annoncé les priorités de son futur gouvernement. ‘Un gouvernement de combat’, selon ses termes. Il promet des résultats, mais l’opposition n’est pas convaincue», relate RFI.
Et déjà, la presse parle de parfum de scandale. Midi Madagasikara raconte que si «la lutte contre la corruption fait partie des priorités du troisième Premier ministre de la Quatrième République (…) paradoxalement, les bruits courent que des candidats au poste de ministre versent (…) des ‘écolages’ dont le montant minimum serait de 750 millions Fmg.»
Ils paieraient donc des commissions plus ou moins importantes en fonction du portefeuille ministériel convoité. Mais où est donc passé le «Madagascar de l’excellence» prônée par le président se demande en substance Midi Madagasikara.
Alerte rouge
Enfin, sachez que nos voisins du continent font face à une catastrophe naturelle annoncée. La terrible sécheresse qui frappe l’Afrique australe depuis plus d’un an commence à avoir de lourdes conséquences. GoodPlanet, la fondation de Yann Arthus-Bertrand, se fait l’écho de la situation au Malawi et au Mozambique.
Les récoltes sont en forte chute et «plus de gens seront en insécurité alimentaire et auront besoin d’aide humanitaire en 2016/2017», a déclaré le président du Malawi Peter Mutharika..
Cette semaine, le Mozambique a annoncé être en «alerte rouge » en raison de la sécheresse et prévoit de débloquer des fonds. «Le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire est passé de 380.000 en janvier à près de 1,5 million», a expliqué le directeur du Centre national pour les opérations d’urgence (Cenoe) du Mozambique.
«Sept provinces du centre et du sud du pays sur onze sont concernées, et dans certains districts, plus de 90% des récoltes ont été détruites.»
Le Zimbabwe, également en état de catastrophe naturelle, et la Zambie souffrent également de pénuries de nourriture. Quant à l’Afrique du Sud, le principal exportateur de céréales pour ses voisins, elle enregistre «sa pire sécheresse depuis plus d’un siècle et va devoir importer six millions de tonnes de maïs cette année, soit la moitié de sa récolte habituelle».
A nouveau, réchauffement climatique et phénomène El niño sont pointés du doigt.
RR
www.jdm2021.alter6.com
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