Cela fera bientôt 7 ans que l’Airbus A310 de la compagnie Yemenia s’est abîmé en mer au large des Comores. Le 30 juin 2009, 142 passagers et 11 membres d’équipage étaient à bord. Logiquement, les procédures judiciaires sont enclenchées. Mise en examen pour homicides involontaires en avril 2013, la compagnie aérienne est condamnée en décembre 2014, à verser 1,2 millions d’euros à 3 familles de victimes du crash.
C’est ensuite le tribunal de grande instance d’Aix-en-Provence qui condamne la Yemenia en février 2015 à verser 30 millions d’euros aux familles des victimes. Mais la compagnie fait appel de ce jugement.
C’est donc ce procès en appel qui devait se tenir en début de semaine mais surprise: la Cour d’appel d’Aix-en-Provence a décidé de reporter l’audience. La société Ilfc, propriétaire de l’avion, propose à présent une négociation amiable. Le tribunal veut donc laisser le temps à ces discussions d’aboutir. En cas d’échec, une nouvelle date de procès serait alors fixée.
Toujours aussi douloureux
Pour les familles des victimes, c’est donc un nouveau report des indemnisations pourtant très attendues. L’enjeu est évidemment financier mais également simplement humain avec une volonté bien compréhensible de clore ces procédures très douloureuses.
Car depuis le crash, le comportement de la compagnie a été très difficile à vivre pour les familles, de même que les évolutions chaotiques de son activité. Suspendue dans un premier temps, la Yemenia avait finalement rouvert sa liaison avec Marseille en mars 2015, avant d’interrompre à nouveau momentanément son activité à cause de l’actualité dramatique au Yemen.
Changement de ton
En juin 2015, les proches des victimes, organisés en association, avaient organisés une marche en la mémoire des victimes. Tous faisaient part de leur ras-le-bol. «Nous devons continuer le combat malgré les larmes qui coulent depuis six ans», déplorait le président de l’association dans les colonnes du journal Le Monde.
Pourtant, «pour la première fois depuis le début de l’instruction nous avons des interlocuteurs qui nous répondent d’une manière peut-être constructive», a confié Me Gérard Montigny, l’avocat des familles de victimes, à nos confrères d’Outre-mer 1ère. Même si cet espoir est à nouveau synonyme d’attente, la fin des démarches est peut-être, enfin, en vue.
Une seule survivante
A noter qu’un jugement du tribunal de première instance des Comores a également condamné le 9 décembre 2014 la compagnie aérienne à indemniser 168 proches des victimes. Là encore, la démarche n’a pas réellement abouti.
Le vol qui transportait des passagers en correspondance depuis Marseille avait décollé de Sanaa, la capitale du Yemen, le 30 juin 2009, avec 142 passagers et 11 membres d’équipage. Il s’était écrasé en mer peu avant d’atterrir à Moroni. Au moins 62 Français et 43 Comoriens résidant dans l’hexagone se trouvaient parmi les victimes. Seule, Bahia Bakari, une adolescente âgée de 13 ans, avait miraculeusement survécu au crash. Elle s’était accroché pendant 11 heures à des débris flottants avant d’être récupérée par des pêcheurs.
Le rapport officiel final sur le crash de Yemenia Airways avait conclu en juin 2013 à la responsabilité des pilotes.
RR
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