30.9 C
Dzaoudzi
lundi 6 mai 2024
AccueilorangeCascades de «décasages» d'étrangers qui dénoncent une «comorophobie»

Cascades de «décasages» d’étrangers qui dénoncent une «comorophobie»

Allaoui devant la case détruite et la bananeraie
Allaoui devant la case détruite et la bananeraie

C’est le sud qui avait commencé ce matin à 6 heures, puisqu’à Boueni et à Moinatrindri, des étrangers ont été expulsés de leurs cases par des habitants. Seuls les familles dont l’un des conjoint est mahorais, auraient été épargnées. Certaines sont en situation régulière. Ce qui leur valent une tentative de relogement de la part de la gendarmerie, qui n’intervient toujours pas lors des “décasages”. Un relogement dans un gîte de la commune est envisagé, mais se heurte à l’hostilité croissante de la population.

Pendant ce temps, à Koungou, en milieu de matinée, des habitants ont prévu de mettre leur menace du week-end dernier à exécution en détruisant des cases flambant neuves, bâties cette semaine tout prêt de la plage en contre bas du quartier de Barakani.

Action pour atteinte à l’environnement

Les gendarmes arrivent pour sécuriser la zone
Les gendarmes arrivent pour sécuriser la zone

Le maire Assani Saindou Bamcolo s’était élevé conte cette installation illégale en avertissant le préfet de son intention d’y mettre un terme. Ce dernier aurait répondu dans un courrier que seule la justice pouvait intervenir dans une telle action.

Y voyant un blanc seing et constatant d’érection des cases, les habitants s’y sont dirigés ce dimanche 15 mai, et en ont détruit 4 : “Nous n’avons pas touché à celles où des familles sont installées”, explique Allaoui, un des habitants, “nous ne sommes pas opposés à la présence d’étrangers. D’ailleurs, ceux-la louent des maisons dans le village, mais trouvent moins cher de construire des bangas sur ce terrain qui ne leur appartient pas, tout prés de la plage. Leurs eaux sales s’y déversent directement”, dénoncent-ils.

Un gros manguier gît à terre, victime des récentes constructions: “c’est sur ce point que nous pouvons agir, parce qu’il y a atteinte à l’environnement”, nous indique-t-on du côté de la mairie, qui précise qu’à cette emplacement d’autres infrastructures avaient été envisagées. Le terrain appartiendrait à la famille d’Alonzo, selon nos renseignements, une bananeraie est en tout cas cultivées en bordure de la construction en tôle, “il y a des vols, de la casse, nous n’en pouvons plus”, explique Allaoui.

“Nous ne voulons pas de l’indépendance”

Un manguier à nouveau sacrifié
Un manguier à nouveau sacrifié

La population s’est rassemblée sur la piste, “nous ne voulons pas de l’indépendance à Mayotte. Par contre, nous aimerions que nos enfants puissent avoir des terrains pour cultiver.”

Lorsque nous quittons le sentier, les gendarmes arrivent, “pour sécuriser la zone”, expliquent-ils, comme lors de chaque opération de ‘décasage’. “Il faut trouver le point d’équilibre pour que ça ne dérape pas”, a expliqué aux journalistes le préfet Morsy sur le départ hier.

Les opérations se poursuivent ailleurs dans l’île, à Majiméoni la population ne peut accéder, les gendarmes en bloquant l’accès, et Mtsahara serait également touché.

Un sms est tombé sur les téléphones: “La ‘comorophobie’ a envahi Mayotte. Trouvons nous sur la place de la République à Mamoudzou en ce moment pour défendre nos droits.” A 14h, personne n’avait encore répondu présent sur la place qui porte à elle seule les valeurs de notre pays.

Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte

"Nous ne voulons pas de l'indépendance!"
“Nous ne voulons pas de l’indépendance!”

 

 

Anne Perzohttps://lejournaldemayotte.yt
Anne PERZO Le journal de Mayotte https://lejournaldemayotte.yt

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139522
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139522
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139522
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139522
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139522
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139522
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...