L’objectif de cette «stratégie santé pour l’Outre-mer» est d’améliorer l’état de santé des populations ultramarines avec des priorités communes dans tous les territoires: s’attaquer à la mortalité maternelle et infantile, à l’obésité, aux maladies cardio-vasculaires, sexuellement transmissibles ou vectorielles. L’ambition est là, déclinée en 62 actions appelées à se concrétiser.
Réparties en 5 axes, elles visent par exemple à renforcer la prévention ou à améliorer la veille et la gestion des risques sanitaires. Il s’agira également de mieux répondre aux besoins d’autonomie, avec un dépistage et une prise en charge précoces renforcés des handicaps, des innovations dans le soutien à domicile, et 20 millions d’euros consacrés à l’augmentation des places dédiées aux personnes en situation de handicap.
Enfin, la ministre veut renforcer l’accès aux droits. Ainsi «la mise en place de la protection universelle maladie (PUMa) mettra fin aux ruptures de prise en charge liées aux parcours de chacun», prévoit le plan. Cette PUMa garantit à toute personne qui travaille ou réside en France de manière stable et régulière, un droit à la prise en charge de ses frais de santé tout au long de la vie… On attend de voir de quelle façon le dispositif pourrait être transposé concrètement à Mayotte.
Si les objectifs de ces 5 axes sont communs à tous les Outre-mer, chaque collectivité a sa propre feuille de route qui sera envoyée aux différents directeurs d’agences régionales de santé (ARS), pour s’adapter aux problématiques particulières de chaque collectivité.
1 milliard et des millions
Pour l’hôpital, la ministre annonce «1 milliard d’euros» pour améliorer l’offre avec en particulier la construction du nouveau CHU de Pointe-à-Pitre (Guadeloupe). On ne sait pas encore quelle sera la part de cette manne qui reviendra à Mayotte.
«Je sais les retards dont souffrent nombre de territoires (…). A Mayotte, à Saint-Martin, des projets sont en cours d’élaboration. Le Président de la République a annoncé la semaine dernière une enveloppe de 180 millions d’euros affectée à la création de solutions nouvelles (…). Au moins 20 millions d’euros seront consacrés aux territoires ultramarins et à ces projets prêts à voir le jour», a annoncé la ministre.
Des postes pour Mayotte, de la coopération pour Anjouan
Car Marisol Touraine a tout de même reconnu qu’il y a «évidemment des situations difficiles, des situations de crise, comme actuellement à Mayotte», mais elle a préféré retenir «le dynamisme et la très grande capacité d’innovation» des acteurs locaux rencontrés lors de ses déplacements Outre-mer… On ne sait d’ailleurs toujours pas pourquoi son voyage dans l’océan Indien s’était limité à La Réunion.
Mais concernant Mayotte, c’est George Pau-Langevin, la ministre des Outre-mer, qui a rappelé que 110 recrutements supplémentaires ont été annoncés, sachant que l’île souffre «d’un problème d’attractivité» et d’un manque d’effectif local, a-t-elle souligné.
Face à l’afflux de patients comoriens qui viennent se faire soigner à Mayotte, elle a souligné la nécessité de travailler, «dans le cadre de la coopération», pour améliorer la situation à Anjouan, notamment en matière de personnel.
L’arrêté sur les produits sucrés enfin publié
La stratégie santé outre-mer insiste aussi sur l’éducation à la santé qu’il s’agisse de se protéger du zika ou de prévenir le surpoids. D’ailleurs, la présentation de ce plan intervenait au lendemain de la parution au Journal officiel de l’arrêté fixant la teneur maximale en sucre ajouté des produits locaux distribués exclusivement Outre-mer.
Trois ans après le vote de la loi Lurel interdisant la distribution de produits agro-alimentaires plus sucrés qu’en métropole, le texte tant attendu est donc enfin sorti. Il recense dans une liste interminable de tous les produits locaux concernés, notamment les sodas, yaourts, biscuits, glaces, gâteaux, céréales du petit-déjeuner, chocolats et barres chocolatées.
Et pour que la mesure s’intègre à cette stratégie de santé, Marisol Touraine a tenu a préciser que «les blocages et les obstacles ont été forts». «Mais j’ai tenu bon, a-t-elle précisé, parce que j’ai la conviction que ce texte permettra d’améliorer la qualité des produits consommés outre-mer et donc la santé publique».
RR
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