« Puisque nous sommes loin des musées nationaux, nous avons eu l’idée d’en mettre les œuvres majeures à notre portée », lance Philippe Fouchard, professeur d’arts plastiques au collège K2, l’un des initiateurs de l’opération avec madame Chevrot et Monsieur Moreau.
Sur de grands panneaux blancs, les élèves ont utilisé les trois couleurs primaires pour reproduire des tableaux de grands maîtres, à commencer par les peintures rupestres de Lascaux…
« L’été » d’Arcimboldo, « La Jeune Fille à la perle » de Vermeer, Van Gogh, Modigliani, Picasso, Dali, Frida Kalo… Ce sont des œuvres majeures de chaque période de l’histoire de l’art qui ont été retenues. Les élèves les ont travaillés pendant un trimestre, comme ils nous l’expliquent : « Dans la classe, certains se disputaient car ils voulaient tous peindre la même. Le prof a décidé, et nous nous sommes regroupés par trois par œuvre. »
Ouvert aux écoles primaires
« Le mien, ‘Saint George terrassant le dragon’ était plutôt difficile à peindre », explique une élève, alors que sa copine veut absolument poser à côté d’une Joconde, qui a quand même moins bonne mine qu’elle.
Demain matin, c’est au milieu d’une galerie d’art que les parents vont venir chercher les bulletins de leurs enfants, « et la semaine prochaine, nous accueillons les écoles primaires. »
Est-ce le résultat de cette implication, mais la principale du collège félicitait les élèves : « Cette année, les notes en histoire de l’art sont exceptionnelles. » On peut le croire. Car si quelques uns avaient du mal à se souvenir du nom du tableau sur lequel ils avaient travaillé, d’autres nous accompagnaient en donnant force de détails, « Frida Kalo avait un corset rigide à cause d’un accident de bus quand elle était jeune. »
Exposition ouverte à tous vents
La vice-recteur Nathalie Costantini les encourageait à peindre pour eux-mêmes, « vous avez pu constater qu’à l’école, on travaille pour soi, mais aussi pour donner à voir aux autres. »
Une exposition qui va de la préhistoire à l’hyper modernisme et qui mériterait d’ouvrir au grand public, pour une première approche des œuvres d’art.
Les 60 tableaux sont exposés le long des coursives, dans la cour de l’établissement : « C’est une exposition permanente », explique Philippe Fouchard, « tous les jours les élèves vont les admirer, vont passer devant, en intègreront le thème, et ne devraient plus jamais les oublier. » Ils ont été protégés contre les averses de la saison des pluies, « vitrifiés, passés à la protection anti UV, ils devraient résister. »
En approchant de la période surréaliste, nous avons interrogé les élèves sur les auteurs de différents tableaux, notamment celui de la pipe, « Ceci n’est pas une pipe », rétorquait l’une d’elle… Le message est bien passé.
Il est envisagé de l’ouvrir au public après les épreuves du Brevet.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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