Naturellement, il est «fier». Evidemment, il est «très ému». Saïd Oma Oili a appris en se rendant aux cérémonies du 14 Juillet à Mamoudzou qu’il faisait partie de la promotion de la légion d’honneur, au grade de chevalier.
«Mes premières pensées vont à mes parents qui ne sont pas là. Grâce à eux, à l’éduction et aux conseils qu’ils m’ont donnés, je suis là où je suis aujourd’hui. Ils me manquent plus que jamais», confie-t-il spontanément.
Saïd Omar Oili est un enfant de Dzaoudzi Labattoir, la commune où il a vu le jour il y a 59 ans. «Bien sûr que je dois beaucoup au village de Dzaoudzi-Labattoir. Il m’a toujours porté, il a toujours cru en moi. Là, j’ai trouvé une famille qui m’a toujours soutenu, même dans les moments difficiles, de doutes.»
Après son service militaire (1981) et un D.E.S.S de Droit de la construction, de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire obtenu à l’université de Poitier (1987), il participe aux réservations foncières pour la création du Futuroscope de Poitiers à la DDE 86, avant de prendre part à la rédaction du Code de l’Urbanisme adapté à Mayotte.
Continuer à travailler
A partir de 1988 de retour à Mayotte, il n’a cessé d’allier carrière professionnelle et parcours politique. «J’ai toujours considéré que la politique, ça ne doit pas une fin en soi. J’ai toujours continué à travailler», nous explique-t-il.
D’un côté, il mène donc un parcours personnel qui va l’amener à la DDE de Mayotte (devenue DEAL), où il s’occupe de l’urbanisme règlementaire (cartes communales, plans d’occupation des sols et modèles de permis de construire) avant de prendre la tête du bureau des affaires juridiques et contentieuses jusqu’en 1996.
De 1996 à 2001, il enchaîne les postes à responsabilité: Chef de projet de la convention locale de développement social et urbain de Sada, chef de projet et directeur du contrat de ville de Mamoudzou puis directeur du GIP intercommunal Mamoudzou-Koungou.
La fierté de l’enseignant
En 2001, en tant que chargé de mission de l’Union européenne à la préfecture de Mayotte, il participe à la rédaction du DOCUP, le document unique de programmation qui établit un cadrage stratégique de l’action des fonds européens.
Il se dirige enfin vers l’enseignement, d’abord au CEFSEN (Centre des études et formations supérieures, l’ancêtre du CUFR de Dembéni). Il y enseigne le droit de l’urbanisme, de l’aménagement, du transport et des déplacements (2008-2009). «Depuis 2012, je suis professeur au lycée de Petite-Terre et c’est aussi un motif de grande fierté de croiser mes anciens élèves. Lors des cérémonies du 14 Juillet par exemple, certains viennent me voir. Monsieur, j’ai eu mon bac. Monsieur j’ai eu ma licence… Tout ça c’est sérieux. La formation des jeunes, c’est un service que vous rendez à la nation», explique Saïd Omar Oili.
Faire les choses vraiment
Le volet politique de sa vie a débuté en tant que 3ème vice-président de Younoussa Bamana à qui il succède en 2004 à la présidence de la collectivité départementale. Il devient alors également vice-président de l’association des Départements de France (ADF).
Réélu conseiller général de Dzaoudzi-Labattoir en 2008 dès le 1er tour, il devient maire de la commune en mars 2014. Président du NEMA (Nouvel Elan pour Mayotte) depuis 2007, il est élu président de l’association des maires de Mayotte le 4 mai 2014. Il est enfin vice-président du SDIS de Mayotte.
«Quand je fais quelque chose, je le fais vraiment, je le fais sans vouloir tricher», affirme-t-il au JDM. Depuis ce 14 Juillet 2016, une nouvelle ligne se rajoute donc à ce parcours déjà dense: le titre de chevalier de la légion d’honneur.
RR
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