Ils sont arrivés ce lundi tard dans l’après-midi. Les jeunes athlètes mahorais, privés de drapeaux en cas de victoire ont bien respecté les consignes à Madagascar, tout au long des 10es Jeux de la CJSOI. Parce qu’ici, avant le départ, réunis dans la salle de cinéma Alpa Joe, les autorités du monde sportif -autant préfectorales que départementales- n’ont pas manqué de leur tirer les oreilles. Il ne fallait pas créer un incident diplomatique pendant ces jeux. Il fallait cacher ces couleurs françaises que les autres îles ne voulaient pas voir sur le dos des mahorais.
Les jeunes mahorais ont joué le jeu. C’est avant tout, une manifestation sportive et c’est sur le terrain qu’il faut faire la différence. Ils ont donc fait la différence et se sont battus sur le terrain. Même s’ils terminent avec 11 médailles, cinquième sur sept pays, c’est déjà une belle performance pour les spectateurs. Belle performance parce qu’il y a une médaille d’or et sans doute parce que… «Mayotte a battu les Comores», a-t-on souvent entendu. Qui a dit que ces jeux étaient juste sportifs?
Respectueux et ponctuels
Est-ce que la polémique a joué un rôle dans leur rage de vaincre? David Hervé de la DJSCS, chef de la délégation mahoraise pour ces jeux, affirme ne pas savoir. Mais il dit être «fier» d’avoir mené ces 90 jeunes à Madagascar. «Ils ont été exemplaires là-bas, respectueux et ponctuels». Quant à la polémique, ils n’en ont pas parlé mais sans doute qu’ils reviendront sur le sujet plus tard.
Pour un autre responsable, cette polémique a perturbé ces adolescents: «Ils auraient remporté plus de médailles encore s’il n’y avait pas cette histoire, s’ils avaient pu porter les couleurs françaises fièrement».
Les couleurs françaises ont été hissées en tout cas à l’aéroport de Pamandzi, notamment à l’arrivée des athlètes.
Nasra Ibrahima fière et émue
Nasra Ibrahima, la médaillée d’or émue et fière, est la première à apparaître. Sa famille lui saute au cou et lui remet son collier de fleurs.
Les yeux embués, elle confie sa joie: «J’ai crié, j’ai sauté, j’ai pleuré», dit-elle en parlant de sa victoire, sous le regard fier de sa maman. Nasra Ibrahima sera la porte drapeau de Mayotte pour les compétitions à venir, assure-t-on.
Ce mercredi, la délégation sera reçue à la Case Rocher à Dzaoudzi pour une cérémonie de félicitation avec le préfet Frédéric Veau. Et il sera également de ceux qui ont été un peu oublié jusqu’à présent, les jeunes des actions danses et théâtre ainsi que ceux qui ont participé aux débats avec les autres jeunes de la région.
K.A
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