Les questions de sécurité et de lutte contre l’immigration clandestine sont ses priorités, avance le nouveau Secrétaire général de la préfecture de Mayotte, dont c’est de toute manière le champ d’action, en la matière de mise en œuvre de la politique régalienne de l’Etat.
Alors que les tensions sont exacerbées par les « décasages » qui avaient pour but de chasser les étrangers en situation irrégulière des villages, et qui ont débordé sur l’atteinte aux biens de personnes en situation régulière, le sous-préfet était attendu sur ces questions.
Il a naturellement rappelé les engagements du premier ministre et du ministre de l’Intérieur, (ce sera sa seule intervention sur le sujet sécuritaire), inscrits au sein d’un Plan de lutte contre la délinquance et l’immigration clandestine. En convenant que cette dernière problématique était centrale pour les mahorais, il a néanmoins martelé à plusieurs reprises que « l’Etat de droit doit être appliqué », en référence aux « décasages » intempestifs contre lesquels les forces de l’ordre ne se sont jamais véritablement opposées.
13.000 reconduites au 31 juillet
Après le durcissement de la lutte contre l’immigration illégale en provenance des îles voisines, la préfecture de Mayotte obtient des résultats selon Eric de Wispelaere : « le week-end dernier, 11 bateaux ont été interceptés avant d’aborder l’île », mais surtout, « le nombre de demande de primo titre de séjour a diminué de 30% », vraisemblablement depuis le printemps dernier (automne austral). « Une tendance à confirmer », insiste le sous-préfet.
Les chiffres des reconduites sont « bons », en langage de secrétaire général : « 13.000 au 31 juillet 2016 quand il y en avait 18.700 sur l’année 2015. Un chiffre considérable pour une petite île de 220 à 250.000 habitants. »
Frilosité pour une zone franche globale
Les « décasés » relogés au gîte des Bengalis, ne sont plus que 136. La convention passée avec la préfecture implique la prise en charge du gîte et du couvert depuis l’Ide, « les crédits ont été notifiés », rassure-t-il, sans pouvoir préciser de date butoir de cette prise en charge. Mais « qui doit se faire dans le respect de la personne humaine ».
Difficile de se cantonner sur cette petite île justement à des questions purement sécuritaires. Le développement économique et l’attractivité auront donc également été au centre des questions. Il y a répondu par l’exigence d’une situation saine chez les entreprises. En matière de zone franche globale notamment, en mettant en garde contre la tentation d’adapter un modèle économique aux aides fiscales, plutôt que de créer une activité pérenne.
Il évoque le rôle des chambres consulaires, qu’il appelle à épauler leurs adhérents, « l’objectif n’est pas de donner des subventions ».
Cet ancien sous préfet de Libourne, qui aura occupé un poste de secrétaire général de la préfecture des Landes, arrive peu de temps après le nouveau préfet et le nouveau SGAR. « J’espère pouvoir apporter ma valeur ajoutée au sein de ce département », concluait-il.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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