C’est un rendez-vous ancien mais qui se fait parfois attendre. Créé en 2002, il s’est absenté à plusieurs reprises, comme l’an dernier, mais à chaque fois pour mieux revenir. «Ce n’est pas toujours facile à Mayotte de maintenir une équipe pour porter une telle organisation et une direction artistique. L’an dernier, un autre festival avait pris le relai. Et nous nous sommes mis d’accord pour travailler ensemble et proposer deux rendez-vous jazz dans l’année. Le festival Mayotte Jazz est prévu au mois de mai et Maore Jazz s’installe en septembre», explique Issimaïla Kordjee.
A partir de mercredi prochain, le 21 septembre, Mayotte va donc vibrer durant 5 jours avec des rythmes venus parfois de très loin, avec un état d’esprit en fil rouge: associer le jazz à d’autres formes d’expressions musicales comme par exemple les sonorités de l’océan Indien. Strasbourg, Madagascar, les Comores, Haïti et bien entendu Mayotte, le plateau d’artistes et de musiciens de l’édition 2016 est métissé et prometteur.
«Nous voulons proposer de véritables expériences musicales aux Mahorais, pour ouvrir nos oreilles et nous enrichir des cultures d’ailleurs. Si on prend par exemple Beethova Obas qui vient d’Haïti, il est un des auteurs-compositeurs les plus doués et les plus inspirés de sa génération qui crée un blues en mêlant sa culture créole à bien d’autres influences», s’enthousiasme Issimaïla Kordjee.
Du «bœuf» au cabaret
Le Maore Jazz débute mercredi prochain avec un bœuf, un «apéro jazz», une vraie tradition depuis la création du festival. Ce «moment informel de rencontres musicales» se passera «Chez Cousin», au rond-point du Baobab à Cavani, où se côtoieront les artistes locaux et ceux programmés par le festival, «dans une ambiance propice aux échanges et au partage».
Vendredi 23, le cinéma Alpa Joe se transformera l’espace d’une soirée pour tenter de retrouver les ambiances des cabarets en mettant à l’honneur les artistes féminines de l’Océan Indien. Et après le concert du samedi soir sur Petite Terre, c’est sur la place de l’ancien marché à Mamoudzou que la chorale du collège de Mgombani rejoindra les artistes sur scènes.
«Je pense que c’est une très belle édition et elle était attendue. On a été très agréablement surpris par l’intérêt de très nombreuses personnes et une véritable volonté de voir l’événement se monter. On est majoritairement financé par des partenariats privés qui se sont noués très facilement», se félicite Issimaïla Kordjee.
Une ambition culturelle
Autre élément important, l’implication active du Comité départemental du tourisme de Mayotte (CDTM) témoigne de la volonté de faire de Maore Jazz un atout et peut-être un futur levier pour la valorisation touristique de notre île.
«Notre ambition reste intacte. Nous voulons participer à enrichir l’offre culturelle sur l’île, proposer de nouveaux espaces et de nouveaux rendez-vous culturels qui soient accessibles à tous. Maore Jazz, ce n’est pas du tout quelque chose d’élitiste. Bien au contraire !»
Il ne reste plus qu’à espérer que le public embarque dans ce voyage vers d’autres horizons et que le festival (re)trouve durablement une place dans les moments forts culturels forts de Mayotte.
RR
www.jdm2021.alter6.com
Le programme du Maoré Jazz :
Mercredi 21 septembre à 20h
CHEZ COUSIN (Rond-Point Baobab – Mamoudzou)
>> APERO JAZZ <<
Vendredi 23 septembre à 20h
SALLE DE CINÉMA ALPAJOE – MAMOUDZOU
ITJ (Strasbourg – France)
TIFANY (Madagascar)
MALHA (Comores)
Samedi 24 septembre à 20h
AJP de PAMANDZI
BEETHOVA (Haiti)
ITJ (Strasbourg – France)
Dimanche 25 septembre de 16h à 19h
ANCIENNE PLACE DU MARCHÉ – MAMOUDZOU
ITJ (Strasbourg – France)
CHORALE DE M’GOMBANI (Mayotte)
JAZZ AD LIB (Mayotte)
TIFANY (Madagascar)
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