Le collectif du sud a été pris de court : « Nous avions prévu de déloger des gens samedi et dimanche dans les village de Bouéni, Chirongui et Kani Keli, mais les forces de l’ordre étaient là avant nous. C’est sûr, on est sur écoute ! », s’agace Chanrani, un des porte-paroles du mouvement.
Les nombreuses réunions en préfecture ne les auront pas fait changer d’objectif, « nous allons continuer à décaser, à faire sortir les gens de force de chez eux, mais sans rien brûler. » Les injustices provoquées par ces actions hors la loi qui mettent des habitants à la rue, il ne veut pas en entendre parler : « Lorsqu’ils disent qu’ils paient des loyers, c’est faux, ils se branchent illégalement pour avoir l’électricité et l’eau. »
Ils ont donc décidé de rester sourds au côté illégal de leur action, « nous ne connaissons pas la loi », c’est à dire telle qu’elle est appliquée à Mayotte.
Trouver le point de convergence
Et ils invitent volontiers le préfet à scolariser au sein de la préfecture les enfants issus de l’immigration, « nous avons compris que la scolarité est obligatoire, mais nous n’avons plus de place. Ils appliquent des lois bidon à Mayotte, puisqu’on paie des impôts très élevés mais que nous ne pouvons pas profiter de l’hôpital. Nous avons demandé d’enlever le droit du sol, mais on ne nous écoute pas. Nous continuerons donc tant que l’Etat ne changera pas de politique. »
Des actions illégales menées au titre de préoccupations légitimes… Il va falloir trouver un terrain d’entente avec le préfet qui ne pourra pas faire sortir d’un coup de son chapeau, les écoles et hôpitaux taillés pour le territoire. Ils attendent une nouvelle rencontre avec les représentants de l’Etat « d’ici 15 jours, sinon, on reprend les décasages. »
Frédéric Veau a donc fait appliquer « la loi, rien que la loi », ainsi qu’il l’avait annoncé lors de sa première conférence de presse. Il faudra tenir sur la distance.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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