Pas question pour le réseau périnatal de Mayotte, de laisser passer l’occasion de la Journée mondiale de la contraception. C’est en effet le moment idéal pour diffuser massivement des informations sur les différents modes de contraception, préventive ou d’urgence.
A Mayotte, sur la période 2012-2014, 330 mères mineures ont accouché en moyenne chaque année, ce qui représente 4,8% des accouchements totaux enregistrés dans notre département. Sur cette même période, 1.350 interruptions volontaires de grossesse ont été réalisées, en moyenne chaque année et 14% d’entre elles concernaient des mineures.
Il semble donc important de rappeler l’importance de la contraception car le manque de connaissances sur le sujet et la méconnaissance du corps féminin peuvent expliquer en partie les grossesses non-prévues et non-désirées.
Des droits plus importants pour les jeunes femmes
Tout d’abord, le réseau périnatal rappelle les droits des femmes en matière de contraception. Pour les mineures, deux mesures ont été mises en place par la loi santé de 2016. Elles permettent aux jeunes femmes de 15 à 18 ans qui bénéficient de l’assurance maladie d’avoir un accès intégralement anonyme et gratuit à la contraception. Les consultations médicales, les examens biologiques pour obtenir une prescription de contraception et sa délivrance son confidentiels et sans frais.
L’autre mesure supprime la condition de «détresse caractérisée» pour délivrer une contraception d’urgence aux jeunes filles mineures par une infirmière scolaires. Autrement dit, les infirmières peuvent maintenant la délivrer sur simple demande.
Les différents moyens de contraception
Il existe de très nombreux moyens de contraception, que le réseau périnatal de Mayotte rappelle en détail :
– Commençons par les préservatifs masculins et féminins. Ils sont le seul moyen de contraception qui protègent aussi des infections sexuellement transmissibles (IST). Ils sont aussi les seuls contraceptifs qui ne sont pas prescrits par un médecin ou une sage-femme.
-Contraception orale, la pilule. Elle se présente sous forme de comprimé à prendre à heure fixe.
-Dispositif intra-utérin (DIU) ou stérilet. Il est posé par un médecin ou une sage-femme. D’une taille d’environ 3 centimètres, il peut contenir du cuivre et rester en place 10 ans, ou un progestatif et avoir alors une efficacité de 5 ans.
-Implant. Petit bâtonnet cylindrique en plastique, mesurant 4cm de long sur un diamètre de 2mm, glissé sous la peau du bras par le médecin ou la sage-femme à l’aide d’un dispositif adapté. Il contient un progestatif qui se diffuse dans le sang, et est efficace 3 ans tant qu’il reste en place.
-Patch. Il se colle sur la peau. Il contient 2 hormonesqui sont libérées dans le sang. Le patch est changé toutes les semaines durant 3 semaine. La 4e semaine, la femme ne met pas de patch, elle est protégée quand même.
-Anneau vaginal. Anneau flexible en plastique poreux d’environ 6cm qui contient des œstrogènes et des progestatifs. Inséré facilement au fond du vagin, il diffuse les hormones dans le sang. Il faut le changer toutes les 3 semaines et il est efficace un mois.
-Cape cervicale. Dôme très fin, en latex ou en silicone, qui vient recouvrir le col de l’utérus.
-Diaphragme. Coupelle en latex que l’on place dans le vagin. Il s’utilise associé à un produit spermicide. Comme la cape cervicale, il peut être posé au moment du rapport, mais aussi plusieurs heures avant et il est important de la garder pendant 8 heures après le rapport.
-Les spermicides. Ils détruisent les spermatozoïdes, selon 3 méthodes différentes: L’ovule ou la crème se placent dans le vagin quelques minutes avant chaque rapport, l’éponge peut être installée avant le rapport sexuel et gardée plusieurs heures après.
A noter que tous les contraceptifs ne sont pas remboursés par la sécurité sociale.
La contraception d’urgence
A l’occasion de cette journée, le réseau périnatal diffuse également une campagne sur la contraception d’urgence. Il s’agit d’une méthode de rattrapage, destinée aux femmes ayant eu un rapport à risque de grossesse. C’est un mode de contraception, elle ne remplace pas un moyen de contraception.
Il existe deux méthodes. D’un côté, le dispositif intra-utérin au cuivre appelé communément «stérilet au cuivre». Il peut être utilisé après un rapport non ou mal protégé, à condition que la pose par un médecin ou une sage-femme ait lieu dans les cinq jours après le rapport à risque.
L’autre méthode, ce sont les pilules de contraception d’urgence appelé communément pilule du lendemain. Deux comprimés existent, à prendre dans les trois jours ou les cinq jours suivant un rapport non ou mal protégé.
Le réseau périnatal insiste sur le fait que «la contraception d’urgence n’est pas fiable à 100%. Plus elle est prise tôt, plus son efficacité est élevée». Ces pilules du lendemain sont délivrées en pharmacie: Pour les moins de 18 ans, cette délivrance est anonyme et gratuite. Elles sont remboursées à 65% pour les majeures avec une ordonnance, elles sont non-remboursées sans ordonnance. A la maternité et dans les PMI, elles sont gratuites. Enfin, les infirmières scolaires peuvent les délivrer pour les jeunes scolarisées.
Lutter contre les rumeurs
Dans notre département, il existe beaucoup d’idées reçues, les fameux «ari-ari» autour de la contraception essentiellement dues à un manque d’information notamment sur les différents moyens de contraception appropriées.
Ainsi, on entend parfois des contre-vérités, des informations totalement fausses qu’il faut combattre: non, la pilule et la contraception ne rendent pas stériles. Non, le stérilet n’est pas uniquement réservé aux femmes ayant déjà eu un enfant. Non, si on allaite, on ne risque pas de tomber à nouveau enceinte.
Pour aller plus loin sur le sujet
Sachez que les professionnels de santé ont pour mission de vous informer. Médecins généralistes, sages-femmes, gynécologues, pharmaciens, infirmières scolaires… Ils sont à votre écoute pour répondre à vos questions.
Des structures associatives peuvent également vous accompagner sur la question : le planning familial (0639.19.76.03), la maison des adolescents (0269.63.29.09/0639.23.52.93), le réseau périnatal de Mayotte (0269.62.28.15/0639.69.81.11), l’IREPS (0269.61.36.04), de même que le service d’orthogénie du CHM.
Enfin sur internet et par téléphone, les informations sont également disponibles :
www.choisirsacontraception.fr
www.onsexprime.fr
www.ivg.social-sante.gouv.fr
www.reseaux-sante-mayotte.fr
www.acfav-mayotte.fr/point-info-famille/la-contraception
Sexualité, contraception, IVG : 0800.08.11.11 (anonyme et gratuit, le lundi de 9h à 22h et du mardi au samedi de 9h à 20h, heure de métropole)
Allo écoute Ado : 0800.506.692 (anonyme, gratuit depuis un fixe, du liundi au samedi de 17h à 20h, heure de métropole)
Fil santé jeunes : 0800.235.236 (anonyme et gratuit, tous les jours de 9h à 23 h, heure de métropole).
RR
www.jdm2021.alter6.com
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