Un navire bloqué à quai cinq jours, une liaison maritime interrompue et des conséquences en cascades à Mayotte, en particulier sur le CRA, le centre de rétention administrative… La mésaventure de la semaine du Maria Galanta n’est pas passée inaperçue. Car le navire est le seul à effectuer des rotations commerciales avec transport de passagers entre Mayotte et Anjouan, normes internationales obliges. C’est donc lui qui est utilisé par les autorités françaises pour procéder aux reconduites à la frontière massives que l’on connaît dans notre département.
Pour autant, pour une fois, ce n’est pas une question politique qui s’est glissée entre Mayotte et les Comores mais un «simple» et classique problème économique et judiciaire qui concernait l’ensemble de la SGTM (société de gestion et des transports maritimes) qui exploite le Maria Galanta et d’autres navires.
L’obligation de ravitaillement
Comme le rappelle RFI, «quand un bateau s’amarre sur les quais de Moroni ou de Mutsamudu, quelle que soit sa provenance, il est tenu de faire le plein. Et non seulement ce ravitaillement sur place est une obligation, mais il doit être réalisé avec la société d’Etat des hydrocarbures car elle a le monopole de la vente de produits pétroliers. Mais selon nos confrères de la presse comorienne, jusqu’à présent, le Maria Galanta qui accostait à Mutsamudu estimait avoir suffisamment de carburant pour poursuivre sa route et il ne s’astreignait donc pas à remplir ses cuves aux Comores.
Et cette pratique semblait être la norme au sein du groupe SGTM, la presse comorienne indiquant que les deux autres bateaux de la société, qui assurent les liaisons entres les 3 îles comoriennes, contrevenaient elles-aussi aux lois du pays. Cette même presse évoque également des «transbordements de carburant en haute mer»…
Une amende et une immobilisation
Les autorités comoriennes ont donc réagi: Le ministère des Finances a adressé un rappel à l’ordre au groupe «il y a plus de trente jours», pointant du doigt «le manque à gagner engendré dans les recettes de la société nationale des hydrocarbures» et par ricochet dans celles des douanes comoriennes… Qui ont fini par porter plaintes, obtenant de la justice comorienne l’immobilisation du Maria Galanta et des autres navires de la SGTM.
La société était donc contrainte de verser une amende pour que ses bateaux puissent à nouveau prendre la mer. Nos confrères évoquent la somme de 218 millions de francs comoriens, soit plus de 100.000 euros.
On ne sait si l’amende a bel et bien été versée -tout ou partie- mais la situation a fini par se débloquer. Ce weekend, le Maria Galanta devait reprendre son programme normal et l’ensemble de ses rotations habituelles.
RR
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