Lors de l’inauguration de l’assemblée générale de l’UDAF vendredi dernier, le 4ème vice-président chargé de l’Action sociale et de la Santé du département, Issa Issa Abdou, annonçait que le projet du SPASAD n’était plus d’actualité. Il devait accueillir 57 personnes âgées et souffrant de handicap.
Ce Service polyvalent d’aide et de soins à domicile (SPASAD) couvre deux pôles : l’aide à domicile et les soins à domicile. Le premier est de la compétence du département, tandis que le second est du domaine de l’Agence régionale de santé (ARS). Un appel à projet était donc lancé conjointement, et le jury qui rassemblait plusieurs associations dont Tama, était coprésidé par Issa Issa Abdou et Juliette Corré, la directrice de l’ARS Mayotte.
Fikira Djema contre Croix Rouge
Le choix du jury se porte alors sur l’association Fikira Ndjema. Pour se doter d’une expérience qu’elle n’a pas dans les soins, elle avait choisi de développer un partenariat avec une association métropolitaine qui était venue à Mayotte défendre le projet. « Mais Fikira Djema a le tort d’être de Bandrélé », son canton, glisse Issa Abdou au JDM. Certains ne veulent y voir aucun hasard, l’élu se défend en soulignant que le jury est souverain. Sa réponse se perd dans le vide.
La 2ème sur la liste, c’est la Croix rouge, que va donc préférer l’ARS. Issa Abdou entend les critiques, et propose à l’ARS d’inviter la Croix Rouge à travailler avec Fikira Ndjema, il essuie un nouveau refus.
Juliette Corré s’explique : « Pour l’ARS, l’association Fikira Ndjema ne répondait pas au cahier des charges, et n’avait en outre aucune expérience dans le médico social. Pour finir, elle budgétisait un déficit de 400.000 euros la première année. » Quant à un travail de concert, Juliette Corré ne voit pas sous quelle forme, « le porteur doit précisément assurer la coordinations entre les deux pôles du service. »
Chacun de son côté, en attendant plus si affinités
Le manque de compétences dans le domaine des soins aurait été comblé par ce partenariat avec la métropole, répond Issa Abdou qui fait remarquer que la Croix Rouge elle aussi a cherché à compléter son absence d’expérience dans le domaine de la dépendance en s’alliant avec une association mahoraise, « située au nord et qui est au bord de la faillite ».
L’ARS semble méfiante : « Nous voulons une structure capable de fonctionner, de répondre immédiatement aux besoins, on ne veut pas y aller à l’économie. »
On vient de perdre un an… Chacun des deux ex-partenaires va donc relancer un appel à projets, chacun dans son domaine de compétence. « Dans les semaines à venir », pour l’ARS qui lancera un SIAD, un Service de soins Infirmiers à domicile. Alors que pour le conseil départemental, ce sera un SAAD, un Service d’accompagnement à domicile, « nous délivrerons une autorisation simple ou lancerons un appel à projet, en tout cas dans le respect des textes de loi. »
Deux structures séparées qui pourront fusionner un jour, espèrent à la fois Juliette Corré et Issa Issa Abdou. Reste à savoir sous quelle gouvernance…
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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