Les chiffres des micro-crédits octroyés par l’Adie aux porteurs de projets mahorais ne cessent de battre des records. Après 6,5 millions d’euros injectés dans l’économie locale l’an dernier, l’association espère atteindre les 7,5 millions en 2016. Nulle part ailleurs, la place prise par l’association atteint, en proportion, un tel niveau. «On a une implantation à Mayotte qui est très importante et pourtant, parce que la population est très jeune, nous devons continuer à communiquer pour nous faire connaître», explique Emmanuel Legras, le responsable de l’Adie à Mayotte.
L’association lance sa 3e campagne de communication dans notre département et son message est simple: face à une économie qui n’est pas en mesure de fournir des emplois à tous, la création d’activité est le bon moyen pour construire un parcours professionnel.
A Mayotte, la difficulté pour certains publics d’accéder aux services bancaires et des crédits plus classiques expliquent aussi cette omniprésence de l’Adie. «Il faut savoir que le taux de bancarisation à Mayotte n’est que de 60%, le plus bas de France. Et le taux d’accès aux crédits pros n’est que de 12%», précise Emmanuel Legras.
Une action adaptée aux porteurs de projets
Résultat, avec son slogan «Il n’y a pas d’âge pour créer sa boite», l’Adie veut convaincre toujours plus de jeunes mais aussi de seniors de se lancer. «On propose des formations, du coaching gratuit… Nous ne sommes pas dans une démarche commerciale vis-à-vis des porteurs de projets. Avec les jeunes, on travaille par exemple à l’émergence de projets, pour mettre des mots sur des envies et les transformer en projet».
Aves les seniors, dont beaucoup de femmes, il s’agit plutôt de valoriser une expérience et des savoir-faire. «La particularité de ces porteurs de projets est qu’un fort pourcentage d’entre eux est illettré. Donc, on s’adapte avec des formations très imagées, avec beaucoup de visuels et de vidéo», précise Emmanuel Legras.
Résultat, la confiance est là… Et des deux côtés. Car l’autre particularité des micro-crédits de l’Adie à Mayotte est la qualité des remboursements. A l’échelle nationale, le taux de recouvrement est de 96%. A Mayotte, l’an dernier, il était de 99,6% ! «Les gens mettent un point d’honneur à rembourser pour plusieurs raisons. D’abord, ils savent que nos crédits sont renouvelables et qu’ils peuvent en obtenir de nouveaux pour continuer à se développer. Et puis, d’un point de vue culturel, il y a l’idée qu’on ne laisse pas de dette.»
Bientôt une 4e agence
L’Aide dispose à Mayotte de trois agences, à Mamoudzou, Dzoumogné et Chirongui. «Une 4e va bientôt ouvrir à Chiconi pour proposer un maillage de Grande Terre plus important. Sur Petite Terre, nous avons une permanence tous les mardis à la mairie et nous aidons entre 50 et 70 porteurs de projets tous les ans. Si nous dépassons les 100, nous y ouvrirons une autre agence».
Pour cette campagne, l’Adie s’appuie sur un partenariat avec Pôle Emploi, qui communique sur les actions de l’association, et les communes de Mamoudzou, Bandrélé, Chiconi, Mtsamboro et Chirongui. Ainsi, l’Adie propose des rencontres tout au long de la semaine dans ces communes de 8h à 16h: ce lundi 10 octobre à la mairie de Mamoudzou, demain mardi 11 à la mpairie de Bandrélé, mercredi 12 à la mairie de Chiconi, jeudi 14 à la maison des services publics de Hamjago et enfin vendredi 14 octobre à l’école maternelle de Chirongui.
RR
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