Un séminaire sur la régionalisation des emplois en outremer s’est tenu à la Martinique à l’invitation de son Conseil Economique, Social et Environnemental Régional (CESER) les 5 et 6 octobre derniers. Il réunissait autour des partenaires de l’emploi martiniquais, l’ensemble des CESER des DOM et du Conseil Economique, Social et Culturel de la Collectivité de Saint Martin.
Abdou Dahalani Président du CESER de Mayotte a rappelé que le développement de l’emploi à Mayotte nécessite d’abord l’élévation du niveau scolaire et des compétences générales: “Dans un territoire, où il faudrait quasiment construire une salle de classe par jour pour faire face à la démographie”, il a plaidé pour le développement d’un dispositif « cadre avenir », à l’unisson de la ministre Bareigts, pour doter le territoire de viviers locaux à même d’occuper des fonctions stratégiques (cadres de haut niveau, cadres intermédiaires et cadres spécialisés), en développant l’appétence et la motivation des jeunes vers les métiers exigeant un haut niveau à l’entrée, pour une lutte globale contre l’illettrisme, 60 % des personnes en âge de travailler ne maîtrisant pas les compétences de base à l’écrit en langue française.
Bref, un ambitieux plan en faveur de la jeunesse s’impose à Mayotte, “car, tant que la question économique de l’emploi ne sera pas traitée, la question sociale de milliers de jeunes déjà en dérive ou sur le point de basculer ne pourra que s’accentuer dramatiquement”, souligne-t-il.
Il évoque ce plan comme devant fédérer en urgence l’ensemble des acteurs politiques, institutionnels, économiques et de la société civile. Articulé sur deux axes, la mobilisation des acteurs économiques au titre de la responsabilité sociale de l’entreprise et le lancement dans des délais très brefs d’un vaste programme de chantiers d’insertion en charge de l’entretien des espaces naturels, de la valorisation du patrimoine naturel mahorais et de la réhabilitation de l’habitat (régies de quartier), ce plan s’inscrirait en cohérence avec les orientations de Mayotte 2025.
Abdou Dahalani préconise une charte suivie du plan d’action pour la création à court terme de 2000 emplois aidés avec une ingénierie de formation et de tutorat pour partie assurée par des acteurs du secteur économique marchand.
Face à la situation difficile de Mayotte, le constat est double, rappelle-t-il : l’effet de ciseau entre l’évolution démographique et la création d’emplois, soit 3000 jeunes supplémentaires chaque année condamnés à l’inactivité: “A ce sujet l’état de la réflexion dans les autres collectivités nous alerte dès à présent sur la nécessité de réorienter différemment nos actions.”
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