A la suite de sa conférence de presse où il tirait le bilan de son année agitée, le sénateur Thani Mohamed évoquait devant eux ses interventions en cours. Parlementaire porte-parole des collectivités, le sénateur doit normalement agir lorsqu’elles le saisissent. C’est le cas des communes de Mamoudzou et de Dembéni qui ont interpellé le sénateur sur des retards de paiements. La raison ? « Les difficultés rencontrées par la Trésorerie Municipale de Mayotte à honorer le règlement de ses factures et de ses mandats. Ce service qui a la gestion de différents groupements intercommunaux, et du Service d’incendie se plaint d’un manque cruel d’effectifs », écrit le parlementaire à la ministre de la fonction publique, Annick Girardin.
Un manque d’effectifs qui regarde le ministère des finances répond la ministre. « Je vais donc déposer une question au gouvernement dès aujourd’hui », indique le sénateur, qui n’a que ce seul biais.
C’est du côté de Longoni qu’on va voir le sénateur, sans doute avec tournevis et clef à molette, puisqu’il va s’attaquer à la rénovation des coffres d’amarrage, « d’un coût de 50.000 euros chacun », et surtout du quai n°1, « hors service », pour reprendre ses termes, et dont il chiffre la réparation à 15 millions d’euros. « Que ne peut débourser le conseil départemental. Vous comprenez pourquoi les tensions actuelles entre les acteurs ne sont que la face visible de l’iceberg », annonce-t-il, énigmatique.
« Qui va réparer le quai numéro 1 ? »
Il dénoue un peu le fil ensuite, en expliquant que lors du passage de la loi Outre-mer au Sénat, il avait demandé un examen les potentiels économique du port de Longoni, « amendement supprimé par la commission mixte paritaire, mais aujourd’hui, la question de la gouvernance revient, et se pose dans ces termes ‘doit-elle demeurer telle quelle ou revenir à l’Etat ?’ ». Question de sénateur vaut réflexion approfondie, surtout qu’il rajoute, « les 4 autres ports des DOM sont gérés par l’Etat. »
Sur les infrastructures, la question urge : qui va réparer le quai n°1 ?, « entre l’Etat qui ne veut pas mettre la main à la poche, alors que de l’autre côté, la poche est trouée ?! » Thani Mohamed va s’attaquer au problème, « en commençant par les coffres. »
« Les jeunes n’ont plus peur des éducateurs »
Autre positionnement fort, et qu’il connaît pour avoir co-créé Tama, la délinquance des jeunes, « qui n’ont plus peur des éducateurs ». Il appelle donc à la création d’une Brigade d’intervention de la délinquance juvénile, « qui pourrait agir dans la prévention et la répression, et qui a déjà donné des résultats en Martinique. » Il pousse plus loi en s’interrogeant sur le pouvoir dissuasif de la prison de Majicavo « sans sous-estimer la valeur de l’enfermement. »
Pas de possibilité d’aménagement de l’ordonnance de 1945 qui protège les mineurs, mais qui laisse perdurer un sentiment d’impunité qui les pousse à recommencer.
L’autre sujet chaud, c’est la Loi de l’égalité réelle, qui passe en janvier au Sénat, avant de revenir en dernière lecture à l’Assemblée Nationale en février, « où l’essentiel du travail à été fait », juge-t-il, « j’ai simplement déposé un amendement sur le foncier. »
Il promet qu’il reviendra devant les médias avant les prochaines élections sénatoriales, les sujets chauds auront forcément évolué.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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