Quatre médailles d’or et trois médailles d’argent. Même elles ont surtout une valeur symbolique, elles n’enlèvent rien au mérite et font toujours plaisir aux judokas mahorais qui sont actuellement à Madagascar. Ils ont remporté ces podiums au TIA, le Tournoi international amateur organisé à Tamatave, une compétition qui réunissait également des judokas de La Réunion, de Paris et bien entendu de Madagascar.
«Les Malgaches ont un bon vivier et donc un bon niveau, comparable à celui que l’on trouve à La Réunion», explique Bruno Bonnefoy, cadre technique judo à Kawéni. «Il y a aussi une mentalité de dépassement de soi plus importante qu’à Mayotte. Sur le tapis, les gamins ont plus la niaque que les nôtres.»
Madagascar a une longue tradition de judo mais la pratique a tendance à stagner. «On trouve essentiellement des clubs à Tananarive, Tuléar et Tamatave, les trois villes qui avaient envoyé des combattant pour ce tournoi. A Madagascar, en ce moment, le judo est un peu dépassé par le karaté, contrairement à ce qui se passe en France où le karaté est moins à la mode», précise Bruno Bonnefoy. D’où la programmation de cette compétition en pleine «semaine du tourisme» pour assurer la promotion de la discipline.
Jouer le jeu de la promotion
«On a visité des classes, des orphelinats et ce mercredi nous étions au lycée français pour faire des démonstrations. Les Malgaches ont la même démarche que nous. Il leur faut des jeunes qui peuvent payer des cotisations et avec cette trésorerie, ils peuvent inclure des jeunes de milieux plus défavorisés. A Kawéni, nous avons environ un tiers des adhérents qui ne peuvent s’offrir la licence».
Et nos jeunes judokas ont bien compris la démarche. Ils ont joué le jeu des démonstrations et… des moments protocolaires. «Il y a une super ambiance. Et le comportement de nos jeunes est très bon. Leur niveau technique, leur comportement et leur sens du dévouement a été remarqué et salué, y compris par Monsieur Ravalonarison, le ministre du tourisme malgache», que la délégation mahoraise a rencontré. «Même si cette promotion du judo à Madagascar ne nous concerne pas directement, on a multiplié les déplacements. On nous accueille très bien, c’est normal de leur rendre la pareille».
Un sport en manque de profs
Après les Jeux de la CJSOI où 5 combattants mahorais s’étaient illustrés, le judo mahorais a décidé de permettre à 10 jeunes différents de participer à cet événement, pour valoriser le mérite de chacun. «Le judo mahorais avance mais ce qui nous manque, ce sont des profs. Nous n’avons pas d’encadrement en nombre suffisant pour ouvrir des salles dans le sud ou le centre», note Bruno Bonnefoy.
Et si le club de Kawéni a perdu un tiers de ses licenciés après le drame d’avril dernier, celui de Petite Terre en a gagné une cinquantaine, essentiellement liés au déploiement de nouvelles forces de l’ordre dont les familles comptaient de nombreux pratiquants.
«On espère multiplier ce type de déplacements pour continuer à faire monter le niveau de nos jeunes combattants. Et c’est vrai que venir à Madagascar, au niveau financier, c’est plus intéressant pour nous que d’aller à La Réunion, comme on le fait d’habitude», conclut Bruno Bonnefoy.
Les judokas et leurs médailles seront de retour dimanche à Mayotte.
RR
www.jdm2021.alter6.com
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