« Nous avons commencé en 1977 par des activités de génie civil dans la pose de canalisations, l’électrification et la construction de réservoirs de stations d’épuration. » Les dernières notes de la guitare d’Elji envolées, Mauro Lisa, directeur régional océan Indien de Sogea-SMTPC et SMAE, faisait devant ses invités un retour sur image, appuyé quelques minutes plus tard par un clip : SMTPC imagine et construit, comme ces mains d’enfants façonnant le sable.
Filiale de Vinci Construction, la SMTPC a fait du chemin depuis. De la sortie de terre du bâtiment de la Légion en Petite Terre, « notre 1er chantier que nous avions eu du mal à boucler par manque de ciment et de cailloux », à la norme qualité ISO 9001 version 2008, SMTPC a signé entre autre, la réalisation du pont de Bandraboua, les mairies de Dzoumogné et Ouangani, les écoles modulaires de Kawéni et Bandrélé, le centre de rétention administratif…
20 millions d’euros de chiffre d’affaires
L’entreprise a plusieurs chantiers en cours : le centre commercial Baobab, l’extension de la Préfecture de Mamoudzou, le bâtiment industriel MMM à Longoni Vallée III, et la station d’épuration de Bandrélé pour le Syndicat des eaux et d’Assainissement.
La SMTPC est maintenant assise sur un chiffre d’affaire de 20 millions d’euros, et emploie 110 personnes environ. C’est d’ailleurs l’humain qui sera au centre du discours de Damien Rietsch, directeur de SMTPC, qui rappelait l’ancrage local : « Nous avons besoin des compétences des mahorais, il faut donc que les jeunes qui ont terminé leurs études reviennent à Mayotte. Nous proposons aussi des formations internes pour élever les compétences. »
La difficulté reste l’adaptation aux progrès techniques et technologiques, mais il soulignait un niveau d’expertise réel « proche du national. Nous n’avons eu aucun accident de chantier en 2015 par exemple. »
Opinion contrastée sur les potentiels des prochains mois
Sans gâcher ce moment festif, difficile de ne pas soustraire Damien Rietsch à ses invités pour l’interroger sur les conjonctures de court et moyen termes : « Beaucoup d’éléments sont positifs : le nombre élevé d’appels d’offre laisse envisager une perspective d’activité soutenue. Mais on connaît les freins au démarrage, comme les problèmes de financement et de foncier. Se greffe la difficulté pour les maîtres d’ouvrage à monter les dossiers, et la préfecture, à les accompagner. » Une opinion contrastée donc sur l’avenir économique de l’île, « je n’écarte pas par exemple, l’éventualité d’un chômage partiel l’année prochaine. »
Les deux directeurs avaient à peine quitté le micro que les mélodies du célèbre groupe Kinga Folk (« Bouclier »), de Labattoir s’élevaient dans les airs, et que le maire Saïd Omar Oili s’élançait sur scène à leurs côtés. Créés en 1983, ils ont représenté Mayotte dans de nombreux festivals, de l’Afrique de l’Est aux Antilles, des Seychelles à Oloron-Sainte-Marie, « nous sommes dans la continuité avec les enfants des autres », glissait Younoussa Salim pour expliquer cette pérennité.
Un spectacle de voltige depuis une grue était ensuite proposé aux invités pour clore la soirée.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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