Ils étaient un peu moins de 300 à manifester ce matin place de la République. Un mieux pour les syndicats, mais insuffisant si on considère l’ensemble des agents des 3 fonctions publiques de Mayotte. Une manifestation qui s’est déroulée dans le calme, en dehors de jets d’œufs au niveau du vice-rectorat et d’une brève tension entre les manifestants et le commandant Leduc au rond-point du Ct Passot.
Il faut dire que le mot d’ordre de grève principal ne concerne que les agents anciennement employés par la collectivité et qui ont basculé dans la fonction publique. Ils demandent de partir à la retraite à un niveau d’échelon qui ne correspondent pas à leur cotisation. L’Etat a accordé des avancées, mais insuffisantes selon eux.
Se greffaient d’autres revendications, notamment pour les enseignants du second degré : l’Indemnité forfaitaire de changement de résidence (IFCR) à 100%, un dispositif d’accélération des carrières, et toujours la garantie de revenir sur son académie d’origine, ainsi qu’une indemnité géographique par agent et non par couple. Ils déplorent des retours en arrière, comme l’application en 2018 de la bonification de 100 points pour 5 années de service à Mayotte au lieu de 2017, ou l’application d’un IFCR à 80%pour des enseignants présents depuis 2013, qui le touchaient jusqu’à maintenant à 100%.
L’attractivité et l’ancienneté au menu du ministère
Reçus en préfecture à 11h en délégation, aucune avancée n’a été actée, les principaux points relevant du ministère de la fonction publique, « nous n’avons fait que répéter pour le nouveau secrétaire général ce que nous avions déjà dit à Paris », explique au JDM Salim Nahouda, secrétaire départemental de la CGT Ma.
Et d’ailleurs, hier, le syndicaliste recevait une proposition de réouverture du dialogue social de ce ministère. La date du 5 décembre est avancée pour évoquer 3 points : les mesures en cours pour relancer attractivité du territoire, les décrets de reprise d’ancienneté et les retours sur les situations individuelles transmises par le préfet de Mayotte.
Une date trop lointaine pour les syndicats qui demandent que la rencontre se tienne avant le 5 décembre, « et à Mayotte, en présence des organisations syndicales », appuie Salim Nahouda qui n’a pas l’air de vouloir mollir sur ce sujet. Une annonce malgré tout encourageante pour lui, « ils décident de retravailler le sujet alors qu’un décret a été publié sur la reconstitution intégrale des carrières de ceux qui sont passés par le corps transitoire, et qu’un autre est en cours sur la fonction publique territoriale. »
Corps transitoires jusqu’à fin 2017
Comme nous l’avons expliqué (lien), ils demandent une reconstitution intégrale des carrières à partir du décret de 2005, et non de 2009 comme l’a accepté le gouvernement. « En plus, le système des corps transitoires (passage de la catégorie D à C) n’est retiré que pour les agents de la fonction publique d’Etat. Pour la territoriale, ils proposent de nouveau 3 échelons transitoires jusqu’au 31 décembre 2017, nous n’en voulons pas », rapporte Salim Nahouda.
Une différenciation qui s’explique par le comportement d’employeurs territoriaux qui ont continué à recruter des agents du corps transitoires à partir de 2010 alors qu’il était question de les supprimer, « nous souhaitons qu’ils basculent de suite vers la catégorie C. »
Donc en attendant de savoir si l’attractivité ira jusqu’à organiser à Mayotte une réunion qui doit se tenir à Paris, la grève continue, « avec des actions, pas sur la voie publique, mais dans les administrations d’Etat et territoriale », prévient Salim Nahouda.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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