C’est la difficulté des tentatives de prévisions qui s’affinent d’année en année à Mayotte, elles parviennent à coller à la réalité, “jusqu’à ce qu’un seul système naisse et provoque un impact pouvant être catastrophique”, lance Bertrand Laviec. Une saison cyclonique commence le 15 novembre et se termine le 15 avril.
Météo France estime qu’il y a une probabilité de 60% de connaître une saison cyclonique 2016-2017 d’activité inférieure à la normale. Il existe aussi une probabilité de 30% que la saison soit finalement proche de la normale et une probabilité de seulement 10% de connaître une saison plus active que la normale. Selon les prévisionnistes, ce sont 8 tempêtes ou cyclones qui doivent sévir sur la région, en intégrant les 2 “systèmes atypiques” et “hors saison” Abela, forte tempête tropicale de juillet, et Bransby, 1ère dépression subtropicale d’octobre. Nous pouvons donc nous attendre à une saison comparable à la précédente, en étant touché par 5 à 6 systèmes.
Les indisciplinés Abela et Bransby ne nous ont pas véritablement touchés, car la zone concernée par les prévisions est vaste: “Il s’agit du sud-ouest de l’océan Indien, du Mozambique à Rodrigues, et du nord au sud, de Tromlin aux Seychelles.”
Des trajectoires Est-ouest qui peuvent nous concerner
Les trajectoires elles aussi vont évoluer, pour revenir à “la normale”: “Habituellement, les systèmes naissent à l’est, et se déplace vers le sud. Or, depuis quelques années, ils descendent directement vers le sud. Nous devrions revenir cette année à des flux est-ouest.” C’est à dire qu’ils peuvent arriver jusqu’à la côte nord de Madagascar, voire la dépasser vers l’archipel des Comores.
Les saisons peu actives se rencontrent en moyenne tous les 4 ans, nous indique notre monsieur Météo, “mais nous en observerions deux coup sur coup”.
Ce résultat s’appuie principalement sur le maintien pour une grande partie de la saison, de conditions “anormalement sèches”, en moyenne. En dehors de la pluie des mangues il y a 10 jours, l’île a été épargnée par les perturbations cet été. Trop. Certains utilisent néanmoins l’eau comme s’il s’agissait d’une ressource pérenne sur l’île, une communication serait la bienvenue.
“Nous insistons sur le fait que ces prévisions ne présagent rien de l’impact éventuel sur les terres habitées de la zone”, tient à appuyer Météo France, “parce qu’il suffit d’un seul système pour connaître un impact pouvant être catastrophique, même une saison peu active peut être source de dégâts majeurs. Il convient donc de mettre en œuvre dès à présent et comme chaque année, les précautions d’usage de début de saison cyclonique.”
A.P-L.
Le Journal de Mayotte
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