Et pour l’occasion, la Douane ne fait pas dans la demi-mesure puisque c’est l’ensemble des saisies sur 2 ans qui était passé au rouleau compresseur dans la cour de la Brigade de surveillance nautique en Petite Terre.
Il existe 20 sites de destruction en France, et si à Paris l’opération était inaugurée par Christian Eckert, Secrétaire d’Etat chargé du budget, à Mayotte c’est Jacques Brablé, Directeur Régional des Douanes, qui a lancé le top départ de la compression à Mayotte, en présence du secrétaire général de la préfecture, de la directrice de cabinet du préfet, et de représentants de la gendarmerie, de la police nationale et des Affaires maritimes.
La marchandise exposée sur une bâche n’était qu’un échantillon, des 21.000 objets détruits, pour le plus gros par Enzo Recyclage, contre 7,7 millions en métropole sur l’année 2015. Elle provient de saisies sur les marchés, dans les kwassas ou de produits transportés dans les bateaux de la SGTM, explique un douanier.
Répression, action
« La lutte contre la contrefaçon est une priorité nationale aux côtés de celle des stupéfiants, du tabac, des flux financiers ou du trafic d’arme », expliquait Jacques Brablé dans son discours. La France est un des pays les plus touchés, « en raison de son savoir faire, et donc dans les secteurs comme le textile, la parfumerie ou la maroquinerie, surtout », mais aussi l’un des pays les plus en pointe selon la chambre de commerce américaine qui la place au 4ème rang mondial.
La Douane travaille selon 3 axes, détaillés par le directeur des Douanes : « L’action répressive dans les aéroports, les ports les axes routiers ou les centres de tri postaux, et dans 68 pays par le biais d’attachés douaniers, la réponse à une Demande d’intervention d’une entreprise, et l’action en faveur de l’évolution de l’arsenal répressif. » Il sensibilise aussi les consommateurs qui ont recours au commerce en ligne.
Reconnaître un objet contrefait
Les sanctions sont nombreuses et commencent par la confiscation de la marchandise et du moyens de transport, mais aussi peuvent condamner les contrevenants à des amendes de une à deux fois la valeurs du produit et même à des peines de prison, jusqu’à 3 ans, voire plus s’ils ont agi en bande organisée.
Le message à faire passer s’appuie surtout sur la dangerosité de certains produits, comme les cosmétiques ou les éclaircissants pour la peau, « qui peuvent contenir des allergènes puissants, des métaux lourds ou des substances cancérigènes. »
La plus grande difficulté pour le consommateur va être de reconnaître un objet contrefait : « C’est surtout le réseau de distribution qui doit vous alerter, il doit s’agir d’un commerce officiel. » Pas toujours facile néanmoins. Il faut également se méfier des trop bonnes affaires sur internet, de l’e-réputation du vendeur, ou dans un commerce, vérifier l’étiquette, repérer une éventuelle faute d’orthographe.
« Sans acheteurs, il n’y aurait pas de vendeurs d’objets contrefaits », conclut Jacques Brablé.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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