«Une vague», «une dynamique puissante», un «projet qui déclenchera une nouvelle espérance»: François Fillon a affiché sa satisfaction hier soir durant une soirée électorale qui sonnait comme une incontestable victoire pour lui. Non seulement, il termine en tête du 1er tour de la droite et du centre, mais il creuse un écart confortable avec Alain Juppé, l’autre candidat qualifié pour le second tour. Les deux hommes obtiennent respectivement 44,2% et 28,4%.
«Depuis des mois, je creuse mon sillon, calmement, sérieusement, avec un projet précis et puissant. Je ne dévie pas ma marche», a-t-il déclaré, évoquant un «espoir» pour «bâtir une alternance pour la France».
Après avoir été pendant des mois le champion des sondages, Alain Juppé termine donc ce 1er tour à la 2e place, à près de 16 points de François Fillon. Alors que les réseaux sociaux pariaient sur son retrait de la compétition au cours de la soirée, il a réaffirmait qu’il «continuait le combat» pour ses «convictions et l’idée (qu’il se) fait de la France».
Bruno Le Maire s’effondre à la 5e place
Pour le 2nd tour, Alain Juppé promet «un combat, projet contre projet». «Ce 1er tour constitue une surprise. Dimanche prochain, si vous le voulez comme je le veux, sera une autre surprise», a-t-il affirmé sous les applaudissements de ses supporters.
Il fera campagne avec Nathalie Kosciusko-Morizet qui a obtenu 2,6% des voix et termine à la 4e place. A l’image de l’ensemble des outsiders qui se partagent les miettes des suffrages, elle s’est positionnée. Elle a donc choisi le maire de Bordeaux tandis que Bruno Le Maire (finalement 5e avec 2,4%) soutiendra François Fillon. Jean-Frédéric Poisson (1,5%) doit écrire demain aux finalistes avant de trancher. Jean-François Copé (0,3%) doit consulter ses soutiens ce lundi pour décider de son positionnement.
Sarkozy se retire de la vie politique
Le grand perdant du scrutin est donc Nicolas Sarkozy. Avec 20,7% des suffrages, l’ancien président de la République termine donc en 3e position. Sa déclaration pour concéder sa défaite ressemblait à un départ de la vie politique. «Il est temps pour moi d’aborder une vie avec plus de passions privées que de passions publiques», a-t-il indiqué.
S’il a laissé ses électeurs libres de leur choix, il a expliqué avoir choisi François Fillon pour son vote du second tour, un homme dont il estime qu’il a «le mieux compris les défis qui se présentent à la France».
Dans la foulée, nombre de ses soutiens, à l’image de François Baroin qu’il présentait comme son futur Premier ministre lors de la campagne, ont soutenu, à leur tour, François Fillon.
Sarkozy en tête… à Mayotte
Nicolas Sarkozy n’a fini en tête que dans six départements: la Seine-Saint-Denis, les deux départements corses, en Guyane, à La Réunion et à Mayotte.
Chez nous, l’ancien président a réalisé un score massif de 79,5% des voix (sur 43 des 47 bureaux validés à 2h30 du matin) alors que 4.192 Mahorais se sont rendus aux urnes.
Alain Juppé recueille à Mayotte 17,2% et François Fillon, 1,5%. Il sera donc intéressant de voir sur les Mahorais suivent la démarche de Nicolas Sarkozy.
Alain Juppé est en tête en Martinique, en Guadeloupe, et dans cinq départements du sud-ouest: la Gironde, les Landes, la Dordogne, la Corrèze, le Lot-et-Garonne et les Charentes. François Fillon est devant partout ailleurs.
Enfin, cette primaire a été incontestablement un succès populaire. A l’échelle nationale, le nombre de votant devrait très largement dépasser les 4 millions.
Le second tour est prévu dimanche prochain et l’unique débat de l’entre-deux-tours doit se dérouler ce jeudi.
RR
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