Face aux sollicitations qu’il nous dit incessantes depuis 2014, auprès de la Direction des Relations avec les Collectivités Locales (DRCL) qui assure notamment le contrôle de légalité, Ibrahim Boinahery s’épanche vers les médias : « Je n’ai jamais été reçu par les directions successives de cette instance. »
Le préfet a quand même tendu plus qu’une oreille puisqu’il a saisi la Chambre régionale des Comptes sur un budget 2016 insincère, qu’il a dû finir par régler. « Mais j’avais sollicité la préfecture depuis avril 2014, sur les irrégularités et les insincérités budgétaires, justement afin d’éviter d’arriver à la situation actuelle. Cette année encore des éléments n’ont pas été inscrits au budget, notamment des factures impayées. Le préfet n’a donc pas pu les voir, mais ils ne veulent pas me recevoir », accuse l’ancien maire de Tsingoni.
Il explique que certaines commandes sont payées aux moyens de subventions allouées à d’autres opérations. Il cite un exemple évocateur : 3 lettres de commande mandataient une entreprise pour le nettoyage et l’enlèvement des déchets encombrants, sur la clôture de la parcelle à côté du terrain de la Colas, « et pourtant, elle n’a pas été nettoyée, ni clôturée », affirme-t-il.
Des factures non réglées un an et demi après
Mais surtout, les entreprises ont été payées « grâce à une subvention allouée à la construction de la maison des services publics (MSP) à Combani. C’est pour cela que parmi les impayés on trouve des factures de la MSP, pourtant la totalité des subventions accordées pour cette structure ont été versées à la commune », accuse-t-il.
Ce qui pourrait n’être qu’un accident se répète selon les factures impayées que fournit Ibrahim Boinahery (factures-impayees-tsingoni) : Travaux de réhabilitation de la voirie communale d’un montant de 89.829 euros, qui accusent 439 jours de retard, ou la Réhabilitation de la voirie communale de la rue des 100 villas à Tsingoni, d’un montant de 155.000 euros, 531 jours de retard. « Or, les factures doivent être réglée à 60 jours à Mayotte. »
D’interpellations en manque de réaction, il en déduit que le service préfectoral manque de personnel, « avec un effet immédiat sur les contribuables, car si la préfecture n’intervient pas, la commune devra augmenter les impôts pour régulariser ses factures, Chose qui aurait pu être évitée si la préfecture et en particulier la Direction des Relations avec les Collectivités Locales avait tenu compte de mes différentes correspondances. »
Contactée, la préfecture n’a pas répondu à cette mise en cause.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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