9.514 bébés ! Notre maternité, l’une des plus grande de France, a battu une nouvelle fois son record absolu en nombre de naissances. Le précédent sommet ne datait que de l’an dernier avec environ 9.000 naissances, réparties entre les 4 maternités des hôpitaux «périphériques» de Dzoumogné, Kahani, Mramadoudou et de Petite Terre et la maternité centrale de Mamoudzou.
Le record est donc à nouveau très largement dépassé même si le pire scénario que craignait le CHM ne s’est pas produit : le cap des 10.000 naissances n’a pas été franchi. En début d’année dernière, Etienne Morel, le directeur du CHM, craignait même que l’hôpital n’ait à gérer jusqu’à 10.500 naissances en une seule année.
Pour mémoire, il n’y avait «que» 6.814 naissances en 2014 au CHM et même 6.644 en 2013. Depuis le recensement de 212, le retournement de la courbe des naissances est donc spectaculaire. Depuis 2013, l’augmentation du nombre des naissance dépasse 43% !
Saturation, encore et toujours
Dans toutes les autres régions de France, une telle envolée des naissances serait de nature à susciter l’optimisme… pas chez nous. Car avec une démographie qui poursuit son emballement, la crise du système de santé n’est pas prête de trouver des solutions, avec une saturation de l’activité, régulièrement dénoncée par le personnel soignant.
Pour faire face à cet afflux de femmes enceintes, à Mamoudzou le CHM a installé dans la durée un système de transfert des jeunes mamans vers les autres hôpitaux, immédiatement après leur accouchement pour soulager l’hôpital central et libérer des lits. «On a joué avec les transferts vers les maternités périphériques et apporté des réponses en termes de personnel avec le recrutement d’une quarantaine de sages-femmes sur l’année», indique Etienne Morel à nos confrères de l’AFP.
Davantage de locaux et de personnels
Si ces «procédures dégradées» sont indispensables pour ne pas asphyxier totalement le site de Mamoudzou, il continue de poser des questions sur la sécurité des femmes concernées et de leur bébé… même si en 2016, la question du choix s’est encore moins posé qu’en 2015.
Etienne Morel reconnait que cet hyper baby-boom nécessite «une organisation de plus en plus rodée». Il indique avoir engagé des discussions avec l’Agence régionale de santé (ARS) pour mettre en oeuvre de nouveaux recrutements en 2017. «On va être obligé d’augmenter les capacités d’accueil», reconnaît également le directeur. Un projet devrait être déposé d’ici au mois de mars auprès du COPEMO, le comité interministériel de performance et de modernisation de l’offre de soins, qui est décisionnaire sur ces questions.
Les conséquences immédiates et pour le futur
Les maternités et les services liés à la petite enfance pourraient donc continuer à mobiliser les ressources et les énergies, quand notre système de santé espère en dégager pour un développement de tant d’autres services. Les traditionnels vœux du directeur du CHM dans une douzaine de jours seront peut-être l’occasion pour Etienne Morel de rassurer les équipes soignantes.
Enfin cet hyper baby-boom entamé en 2015 va rapidement avoir des conséquences sur toute la chaîne de l’enfance. Avec 9.000 enfants à scolariser dans les années à venir, l’anticipation devient une urgence vitale pour le système éducatif mahorais.
RR
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