François Fillon a été accueilli par Nassimah Dindar, la présidente du conseil général, Jean-Paul Virapoullé et Jean-Louis Lagourgue, maires de Saint-André et de Sainte-Marie, et bien d’autres… Tous voulaient accompagner celui qui est mis à mal depuis deux semaines par l’emploi supposé fictif de son épouse.
«En tant que responsable politique, je veux faire en sorte que La Réunion soit entendue au niveau national et je ne doute pas une seule seconde en la victoire de François Fillon. Je ne crois ni aux sondages qui le donnent perdant, ni aux commentaires qui le rabaissent», a martelé le président de région, Didier Robert tout au long de la visite.
«Je viens à la rencontre des Réunionnais pour leur présenter un projet très puissant pour la lutte contre le chômage et pour la lutte contre l’insécurité», a insisté le candidat.
Mayotte et l’immigration
François Fillon a eu l’occasion de décliner son programme au cours d’un weekend marqué par de nombreuses visites, une messe, puis lors d’un grand pique-nique, en présence de centaines de militants.
«Je veux rétablir l’autorité. Il faut de l’ordre», a attaqué le candidat, s’emparant du thème de l’insécurité qui «atteint des niveaux jamais connus partout Outre-mer».
«Il faut mettre les mots sur les actes. Un délinquant n’est pas un mineur qui se cherche. C’est un délinquant! Un criminel n’est pas une victime de la société. C’est un criminel!»
«Et puis il y a l’immigration clandestine. Sur l’île voisine de Mayotte, l’immigration clandestine est une menace pour la cohésion sociale. Je veux le dire à nos amis mahorais qui sont parmi nous ou qui nous écoutent : ce que vous vivez au quotidien n’est plus acceptable.
Il est temps de serrer les vis et de rappeler que la France est une nation, pas une passoire. La pression migratoire à Mayotte est insupportable. Il faut réagir.»
«L’Etat et la justice sont en difficulté. En grande difficulté. Il y a trop de délinquance et pas assez de sanctions», a-t-il ajouté.
«Libérer l’activité»
Il a abordé les sujets du chômage et de la pauvreté «toujours beaucoup trop élevés. Rien de fort n’a été fait pour les faire reculer. Je veux faire ce que nous n’osons pas faire depuis trop longtemps : faire confiance à l’énergie française.»
Baisse des charges, sortir des 35h «sans démagogie, sans diktat» avec des négociations au sein des entreprises, généralisation de l’apprentissage, refondation de la formation professionnelle, création d’un statut de travailleur indépendant, développement du statut d’autoentrepreneur… «Je vais libérer l’activité de tous les secteurs qui ont été bloqués par le matraquage réglementaire et fiscal : l’agriculture, l’industrie, les services, la construction».
«Tant que la situation de l’emploi ne sera pas meilleure, tant que le niveau du chômage sera aussi critique, les Outre-mer ne seront pas concernés par le plan de réduction des effectifs de la fonction publique que je mettrai en œuvre en métropole», a expliqué François Fillon qui annonce vouloir que l’Etat «consacre deux milliards d’euros par an en faveur de l’emploi Outre-mer».
Pour que la santé soit une priorité
«La première mesure que je prendrai pour les Outre-mer, si les Français me font confiance en mai prochain, c’est le retour de l’Etat dans le financement de la continuité territoriale. Je considère en effet que le retrait de l’Etat de ce dispositif, voulu et organisé par le gouvernement socialiste, est une faute politique lourde».
Il veut également que la santé dans les Outre-mer soit «une véritable priorité de l’action de l’Etat en modernisant les hôpitaux, en soutenant l’installation de nouveaux médecins et en développant la télémédecine parce qu’il faut s’emparer de tout ce que le progrès nous apporte».
«On m’a fait le procès de vouloir mettre à mal notre assurance maladie et notre système de soins. C’est faux! Ce que je dénonce, c’est la langue de bois de ceux qui se fichent des déserts médicaux, qui se fichent des pathologies non remboursées, qui se fichent des urgences débordées, qui se fichent de savoir que les personnels médicaux sont à bout, et puis qui se fichent de savoir que la médecine libérale ne supporte plus d’être maltraitée.»
«Rendre à la France ce que nous avons reçu»
«On me décrit, mes amis, comme le représentant d’une France traditionnelle. J’ai des racines et des valeurs. J’en suis fier. Comme vous êtes fiers de l’histoire qui vous porte, qui fait partie de notre histoire, de l’histoire de la France», a-t-il conclu. «Vous êtes ici Européens, Africains, Indiens, Chinois. Vous êtes tout cela à la fois, Français de l’Océan indien et vous êtes une part infiniment précieuse de la France dans son étonnante diversité qui s’est construite au sein de notre République (…) Une seule chose compte pour moi, sans considération d’origine, d’opinion, de religion: le désir de servir la France et de rendre à la France ce que nous avons reçu d’elle.»
Ce dimanche, il indiquait également dans le JDD avoir «fait une évaluation de la situation» quand la controverse du Penelopegate a éclaté. S’affichant certain que «plus le temps va passer plus les électeurs de droite vont se mobiliser pour que leur projet, leurs valeurs ne soient pas passés par pertes et profits», François Fillon a toutefois réitéré son engagement à se retirer au cas où il serait mis en examen: «Je l’ai dit, je n’ai pas changé d’avis».
RR, le JDM
avec le JIR.
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