La «convention eau» pour Mayotte est donc signée. Ce lundi matin au ministère des Outre-mer (MOM) à Paris, Ericka Bareigts a paraphé le document aux côtés de Dominique Mirada, le directeur du Réseau Outre-mer de la Caisse des Dépôts (CDC), Fabrice Richy, le directeur du département Outre-mer de l’AFD (Agence Française de Développement) et Moussa Mouhamadi Bavi, le président du Syndicat Intercommunal d’Eau et d’Assainissement de Mayotte (Sieam).
Cette convention veut répondre à la fois à l’urgence et donc à la pénurie actuelle mais aussi, de façon pérenne, aux enjeux d’approvisionnement en eau à Mayotte. Le «Plan eau» prévoit donc une série de mesures sur le court, moyen et long terme pour assurer l’approvisionnement en eau de l’île.
Pour les besoins les plus immédiats, les 500.000€ du fonds de secours urgence du ministère des Outre-mer financent l’achat de bouteilles d’eau et de citernes pour les écoles. En accord avec les maires, le Ministère pourra, selon les besoins, financer également l’installation de rampes d’eau supplémentaires.
Des travaux et des tankers
Alors que la saison des pluies s’annonce très courte et pourrait ne pas être suffisante pour recharger les retenues collinaires, une rotation de tankers sera mise en place dès le milieu de l’année 2017 pour apporter jusqu’à 500.000 mètres cubes d’eau, nécessaires à l’approvisionnement des retenues en prévision de la prochaine saison sèche. Trois mois sont nécessaires pour l’installation des équipements et pour l’organisation des rotations nécessaires. Une réunion interministérielle est prévue pour boucler le
financement de 5 millions d’euros en faisant appel aux autres ministères
Concernant des travaux, des études de faisabilité ont été lancées pour la réalisation d’équipements pérennes permettant notamment d’assurer une interconnexion entre les retenues collinaires.
Huit forages seront réhabilités, dont quatre seront opérationnels dès août 2017. Les captages seront optimisés et de petites retenues d’eau en amont et en aval seront réalisées. Enfin, une étude pour la réalisation d’une captation sur la rivière Dembéni sera lancée.
Des travaux pour le long terme
De plus, la digue de Combani sera rehaussée d’un mètre. Le délai de réalisation serait de 9 à 12 mois, l’objectif est de réaliser les travaux pendant la prochaine saison sèche et de les achever travaux en décembre 2017, pour un coût de 2 M€.
Une usine de désalinisation sera construite. L’étude de faisabilité est commandée et le délai minimal de réalisation serait de 18 mois pour un coût d’environ 12 M€. Sa production serait entre 4000 et 6000 mètres cubes / jour. Elle serait implantée dans le sud Grande Terre.
La troisième retenue collinaire sera réalisée pour un coût complet de l’ordre de 25 M€ pour la retenue, auxquels s’ajoutent la connexion hydraulique et l’extension de l’usine de traitement associée. Enfin, une 6ème campagne de forage pourrait être lancée sur la base d’études réalisées par le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM).
Pour accélérer la mise en œuvre de ce «Plan eau», le partenariat avec l’AFD permettra un accompagnement des projets en ingénierie et une mobilisation plus rapide des financements, notamment européens. La CDC a également contractualisé un emprunt de 46 millions d’euros avec le SIAEM.
Au total, avec les crédits du Fonds exceptionnel d’investissement du MOM (5,5 M€ pour les mesures Eau à Mayotte en 2017), les crédits du CPER, les 14 M€ de la mesure Eau du FEDER et l’emprunt de 46 M€ contractualisés entre la Caisse des dépôts et consignations et le SIEAM, dont un premier tirage de 17 M€ a été effectué, “les moyens budgétaires sont en place pour une gestion durable d’une ressource en eau suffisante à Mayotte”, affirme le ministère.
Assouplissement des tours d’eau
La ministre, qui annonce suivre quotidiennement l’évolution de la situation et notamment l’état des réserves, a également annoncé l’assouplissement des restrictions dans les huit communes du Sud, avec une distribution un jour sur deux, au lieu d’un jour sur trois. Elle souligne l’importance de suivre les recommandations sanitaires faites par l’Agence Régionale de Santé (ARS).
Enfin, Ericka Bareigts qui salue la mobilisation de la CDC et de l’AFD aux côtés des services de l’Etat et du SIEAM, appelle les maires des communes mahoraises à travailler très étroitement avec le syndicat des eaux, au service des Mahorais et des Mahoraises.
Eircka Bareigts doit se rendre à Mayotte au milieu du mois de mars.
RR
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