Les sympathisants de la Droite et du Centre se sont mis en ordre de marche. Pas au son du clairon, non. Hier, lors de la présentation du comité de soutien, on se serait plutôt cru dans un monastère à l’heure du repas alors qu’un moine est désigné pour la lecture à voix haute. « Vous m’avez laissé bien seul ! », glissait d’ailleurs le président Les Républicains (LR) du CD, Soibahadine Ramadani, qui préside aussi le comité de soutien à François Fillon, à l’intention de la vingtaine de membres qui l’entourait.
Au lendemain de la conférence de presse du candidat de la droite et du centre, son programme semblait bien difficile à défendre pour ses soutiens. Sur cette question du maintien en dépit d’une mise en examen le 15 mars prochain, Soibahadine Ramadani n’est pas particulièrement à l’aise : « Nous considérons que François Fillon est le champion de la primaire de la Droite et du Centre, à moins que lui-même se désiste, nous le soutiendrons. Mais si cela avait du arriver, il aurait fallu que ce soit hier, lors de sa conférence. »
Celui qui fut jadis sénateur répondait sans difficulté à la question de l’emploi de ses proches comme employés parlementaires, « c’est prévu par la loi, ils sont plus de 170 parlementaires à expliquer l’avoir fait ! »
8 cellules dans un même bateau pour un cap vers le programme Fillon
Le comité Mahorais se veut rassembleur, sans délitement des forces pour l’instant, puisque l’UDI d’Ahamed Attoumani Douchina y figure, contrairement au parti national qui « suspend » son soutien à la campagne de François Fillon. Aux côtés des LR, On trouve également la Droite solidaire, le Mouvement des jeunes universitaires de Dembéni, le Pacte Républicain, « nous attendons le positionnement du Nouveau Centre. » Seul Issa Issa Abdou, chargé de la communication du Comité de soutien, ne suit pas le tendance de son parti MDM, rallié à Macron.
Il y a 8 cellules opérationnelles, totalement impliquées », rapporte Ahamada Ousseni, dit « Piscou », Directeur de campagne.
Le programme pour Mayotte, qui intègre celui plus large des Outre-mer, intitulé « Un nouveau cap pour les Outre-mer dans la République », comprend 7 axes : apporter des réponses volontaristes en matière d’éducation, « en revenant à un socle de fondamentaux », assurer la protection de l’enfance en danger sur l’ASE et les PMI, adopter un schéma de redressement pérenne des collectivités qui souffrent de difficultés structurelles, prioriser la relance de l’investissement public, transformer le port en un Grand Port Maritime, mettre fin au droit du sol, et accompagner l’installation de médecins et de spécialistes à Mayotte.
Les leçons de l’ancien Premier ministre
« François Fillon veut poursuivre l’attelage de notre département dans la République, et relancer le modèle économique qu’il considère en panne. Il veut aussi restaurer le rôle protecteur de l’Etat, garant de la sécurité des citoyens », appuie Soibahadine Ibrahim Ramadani.
Une posture difficile à tenir quand on a été au pouvoir pendant 5 ans, sous un président dont le Pacte pour la départementalisation a été vécu comme une « coquille vide », par les politiques locaux, et alors que la Cour des Comptes critique « une départementalisation mal préparée ». Un échec imputable au gouvernement socialiste, pour le président du comité de soutien, « qui n’a pas respecté ce Pacte, et l’a remplacé par un document Mayotte 2025, que je considère comme une rigolade ! »
Un gouvernement qui a malgré tout doublé la dotation pour les établissement scolaire, et débloqué une compensation de l’Etat à l’action sociale, que François Fillon reconnaît quand même comme « des avancées », mais « insuffisantes. »
Sur les déboires judiciaires du candidat de la Droite et du Centre, Soibahadine Ramadani suit la ligne nationale : « Nous avons le sentiment d’un acharnement, l’objectif vise à l’éliminer de ce moment démocratique fort. » En cas de changement éventuel de personnalité, il se murmure qu’ils le suivront tous comme un seul homme.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
Comments are closed.