Encore trop peu de jeunes s’engagent dans un secteur qui est souvent vu sous l’angle de la pénibilité, alors qu’il reste à fort potentiel d’emplois au regard de la demande en produits maraîchers. Et que des débouchés dans l’agrotourisme permettent de joindre l’utile à l’agréable.
L’année dernière, un concert était censé attirer les jeunes, qui sont surtout restés collés à la scène. Cette année, l’opération portes-ouvertes avait revêtue un côté ludique, avec table de ping-pong, et slack tendue entre deux arbres. « Les élèves de Bac Pro Services aux personnes et aux territoires avaient aussi organisé un spectacle autour de l’élection de Miss Coconi, un projet de classe sur lequel ils étaient notés », explique Cécile Morelli, Chargée de mission du lycée.
M comme… Tout un Métier
La mini-ferme avec poules, poussins et lapins, a toujours autant de succès, tandis que l’apiculture prend chaque année davantage de place : « Une association de particuliers et d’agriculteurs, N’gizi ya Nioshi, qui veulent compléter leurs revenus, s’est créée et pourrait intégrer un programme d’innovation avec mise en place d’une ruche hébergée par le lycée. »
Un jeune a disposé sur une table des lignées de pots de confiture de pépéra (melon), de papaye ou d’orange-citrouille qu’il a cuisiné avec ses camardes, et qu’il fait déguster : « Les Bacs pro horticulteurs et les CAP Agricoles font du génie alimentaire », explique leur enseignante, « c’est à dire qu’ils apprennent à travailler les produits en respectant les normes de sécurité et de santé en vigueur ».
Issouf égrène : « Ce sont les 5M sur lesquels nous devons porter notre attention : la Main d’œuvre, les Matières premières, le Milieu, les Méthodes de travail, et le Matériel. »
Cultiver plutôt qu’errer
Cette manne fascine une hôtelière et agricultrice malgache venue glaner des renseignements : « Je ne comprends pas que beaucoup de jeunes traînent dans la rue alors qu’ils pourraient cultiver la terre. », et explique sa présence, « j’ai hérité de mes parents d’exploitations de rizicultures et de manioc à Madagascar. Actuellement à Mayotte, je suis venue aux Portes-ouvertes pour me renseigner sur les formations aux normes européennes afin d’améliorer mes produits. »
En plus de la formation initiale et continue, le lycée agricole de Coconi propose plusieurs formations : Coopération internationale, Animation et développement du territoire, Expérimentation et innovation, et Insertion professionnelle. Beaucoup de jeunes sont venus prendre des renseignements sur ces formations, ainsi que des enseignants de collèges, les mieux placés pour « vendre » la filière auprès des scolaires.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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