Implantée en 2014 sur le territoire mahorais, l’association Maisons Familiales Rurales est désormais opérationnelle. C’est ce que nous a annoncé Yssoufa Jimitri Nawale, la directrice de l’association, lors de la conférence de presse qu’elle avait organisé en fin de semaine dernière à Chirongui. Ce village du sud est en effet l’un des lieux d’implantation de cette association, avec Mtsamboro dans le nord. Une autre Maison Familiale Rurale vient également d’ouvrir ses portes dimanche dernier en Petite-Terre.
Chacune de ces trois associations sont autonomes, mais réunies au sein d’une fédération départementale dont Yssoufa Jimitri Nawale est la directrice. Cette jeune Mahoraise de 27 ans, autodidacte, a travaillé plusieurs années à l’IREPS, organisme qui a porté le comité de pilotage de Maisons Rurales Mayotte pendant 3 ans. Le poste de directrice de cette association lui a été proposé en vertu de ses qualités professionnelles.
Des formations initiales dans les domaines agricoles et ruraux
A Chirongui, l’association mahoraise était accompagnée de membres de la délégation Provence-Languedoc, la région accompagnatrice nationale. En mission cette semaine à Mayotte, ils ont présenté, avec les salariés mahorais, les principaux projets de cette association dont l’objectif principal est de développer les métiers agricoles et ruraux.
Maisons Familiales Rurales propose également des formations continues pour les adultes, en partenariat avec Opcalia et Pôle Emploi. Des CAP Petite Enfance et Assistante de vie aux famille sont notamment proposés. Néanmoins, la principale vocation de Maisons Rurales est la formation initiale pour les jeunes dès la 4ème. Sous contrat avec le Ministère de l’agriculture et en partenariat avec la DAAF, cette association comble la carence en formation agricoles et rurales, éléments pourtant indispensables du développement d’un territoire.
Une pédagogie de l’alternance
La principale caractéristique de Maisons Familiales Rurales est une pédagogie de l’alternance qui permet de mixer les publics. Un public de jeunes peut ainsi travailler avec un public d’adultes au sein de l’association. “C’est une liberté énorme”, affirme Yssoufa Jimitri Nawale. Cette stratégie permet également aux jeunes de découvrir la réalité d’un métier sur le terrain, ce qui les amène à savoir rapidement si ce travail est fait ou non pour eux.
Comme son nom l’indique, Maisons Familiales Rurales axe également beaucoup sa pédagogie autour de la famille. Les membres des conseils d’administrations sont ainsi constitués par les parents des enfants en formation, car Maisons Rurales souhaite “réinserer les parents dans l’éducation des jeunes”. Ceux-ci sont, d’une manière générale, très mobilisés par l’association qui fonctionne d’une manière familiale. Les locaux sont ainsi entretenus par les enfants. Ils s’occupent de toutes les tâches domestiques comme s’ils étaient chez eux. “Notre méthode d’enseignement apprend aux enfants le savoir vivre et le savoir être”, précise Madame Yssoufa.
Doubler le nombre de jeunes formés
20 jeunes étaient en formation au sein des Maisons Familiales Rurales au cours de cette année scolaire, aussi bien à Chirongui qu’à Mtsamboro, et l’association compte en accueillir le double dès la rentrée 2017. 16 adultes étaient quant à eux accueillis en formation continue. L’association effectue une communication énergique auprès des jeunes dans les collèges, afin qu’ils soient au courant de la possibilité de se former aux métiers ruraux.
Portée par une directrice dynamique et de nombreux partenaires énergiques et motivés, dont la CRES, Maisons Familiales Rurales se présente comme un nouvel atout pour la formation de la jeunesse à Mayotte.
NG
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