Le grand voyage. Pour la première fois, le centre communal d’action sociale (CCAS) de Sada a permis à des personnes âgées de partir une semaine en métropole. Ils sont 11 à avoir bénéficié de l’opération, encadrés par 3 accompagnateurs. «Pour la plupart d’entre elles, c’était la première fois qu’elles prenaient l’avion. Elles étaient parfois un peu inquiètes… mais plus du changement de climat. Connaître les températures de métropole, c’étaut quelque chose de vraiment nouveau», explique Bouéni Hidachi, du CCAS de Sada.
Le voyage était organisé à destination de Saint-Sébastien-Sur-Loire, une commune avec laquelle Sada a tissé des liens et signé une convention de partenariat de coopération technique. Depuis fin 2015, plusieurs agents de la ville sont déjà partis dans la commune métropolitaine pour acquérir des savoir-faire et se confronter au fonctionnement d’une localité hexagonale. Mais cette fois-ci, le voyage était culturel. «L’objectif était d’organiser un échange entre les cultures, pour que nos aînés puissent rencontrer des seniors de métropole, pour qu’elles puissent parler de leurs traditions, de leur culture et de leur vie quotidienne et partager des moments de détente et de convivialité», précise Bouéni Hidachi.
Un voulé au bord de la Loire
L’accueil a été chaleureux et les Sébastianais avaient concocté un programme particulièrement bien fourni pour leurs visiteurs mahorais: tour de la Loire en bateau, visite de la ville de Nantes, spectacle nocturne, atelier de paillage et cannage, visite d’un domaine agricole et de serres… Mais les Mahorais avaient eux aussi préparer de quoi présenter leur île aux métropolitains.
La délégation du CCAS de Sada a proposé des ateliers de broderie et de vannerie, des dégustations de thés, de jus et de gâteaux mahorais. Et, moment incontournable, les Sébastianais ont pu découvrir les danses traditionnelles de Mayotte et partager un voulé avec les Mahorais de la région qui avaient été conviés pour l’occasion. «C’est vraiment un séjour très enrichissant parce que, certaines d’entre elles, n’ont pas le français comme langue maternelle. Et c’était aussi un moyen de dépasser les appréhensions et les barrières de la langue», relève Bouéni Hidachi.
Des plantes aux propriétés insoupçonnées
Un des moments forts de ce séjour était l’inauguration des «Chloroph’îles», un événement dans la ville qui reçoit chaque année la visite de 6.000 personnes. Une quarantaine d’exposants viennent donner les bons conseils pour embellir son jardin ou son balcon mais aussi découvrir les plante médicinales. La délégation sadoise a ainsi pu montrer les bienfaits de nos produits «exotiques» aux métropolitains et leur utilisation régulière comme médecine.
Car dans l’hexagone, ceux qui connaissent le porovi (gros thym), le conocono (corossol), la Madarassiné (cannelle) et autres fruits, légumes et épices tropicaux, les apprécient essentiellement leurs valeurs gustatives. Ils ignorent le plus souvent les propriétés médicinales de leurs feuilles, écorces ou racines.
Le CCAS de Sada multiplie les actions à destination des seniors de sa commune, pour leur permettre de «vivre pleinement leur vie de retraités», en leur proposant différentes activités pour lutter contre l’isolement social. Il propose régulièrement des séances de sport, des ateliers de couture, des marches intergénérationnelles, des séjours de détente et de découverte à Mayotte. Ce n’est pas la première fois que des aînés de Sada prennent l’avion, certains avaient déjà pu profiter de voyage à La Réunion.
Cette fois-ci, grâce au soutien de la Caisse de Sécurité Sociale de Mayotte et de l’Etat par l’intermédiaire de la Politique de la Ville, la commune a donc pu viser la métropole. La délégation sadoise revient ce mercredi en terre mahoraise.
RR
www.jdm2021.alter6.com
Comments are closed.