Vous ne savez pas pour qui voter ? C’est pourtant facile. D’abord, à Mayotte, les électeurs ont le choix : des Insoumis à l’extrême droite, toutes le tendances sont à peu prés représentées par les 32 candidats en lice. Bon d’accord, il y a beaucoup de « Divers » qui ne se situent pas clairement sur l’échiquier politique, mais c’est très tendance. Si, si, ces candidats pourraient coller à la réalité Macron d’un centre ralliant les plus libéraux des socialistes et les plus centristes des partis de droite.
Seulement, ce n’est pas suffisant. Tenez : « La République En Marche » a établi de nombreux critères, notamment judiciaires, mais aussi de profil par rapport à son projet, avant d’investir ses candidats. Et à Mayotte, personne, en dehors de Jacques-Martial Henry, qui est « soutenu » par le parti présidentiel.
Deux choix s’offrent aux électeurs
Deux choix s’offrent en réalité aux électeurs : permettre une large majorité présidentielle à l’assemblée, ou pas. Offrir au gouvernement la possibilité de mettre en place le programme pour lequel Emmanuel Macron a été élu, ou se positionner dans l’opposition des principales lois à venir, Travail et maitrise des dépenses publiques.
Nombreux sont ceux à avoir senti un vent nouveau, notamment de moralisation, souffler à la tête du pays avec un « sans faute » du président souligné par la plupart des médias, mais plus on s’éloigne du centre, plus la grogne se fait sentir à l’idée d’une continuité en matière de politique libérale ou européenne.
Un candidat prêt à chasser quelque soit la meute
Sans investiture d’un « En Marche » à Mayotte, le problème se pose aussi en terme de « meute ». Car il va falloir chasser. Le candidat ou la candidate idéale est donc celui ou celle qui est prête à travailler avec son ou sa partenaire de l’autre circonscription, quelque soit son parti ou son passé politique ou ses alliances locales. Rien de pire que des coups en douce entre députés ou entre député et sénateur, et Mayotte sait de quoi elle parle. Ce qui suppose une ouverture d’esprit pour travailler des textes portant l’intérêt du territoire, toute tendance politique y étant fondue.
Il nous faut ensuite un parlementaire susceptible de porter fermement la voix de Mayotte à Paris, sans s’opposer systématiquement au pouvoir en place. N’essayons pas de faire les coqs, de prouver que l’on a raison, même quand c’est le cas, contre vents et marées, quand ces vents et ces marées sont immuables. Pour après, bouder dans son coin… Il faudra savoir tisser des réseaux à Paris, se lier d’amitiés politiques, se doter d’appuis d’autres parlementaires nationaux et ultramarins, pour faire reconnaître nos besoins, et impliquer le plus grand nombre. Pratiquer le lobbying donc.
Il y a encore quelqu’un ?! Oui, quelques noms de candidats se détachent, sur les doigts d’une main, et vous n’avez plus que quelques heures pour faire le bon choix.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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