Les députés mahorais ne passent pas inaperçus en ce début de mandature. Alors que le châle de Ramlati Ali a déchaîné l’extrême droite et une partie de la droite sur internet, c’est ensuite le vote de confiance, accordé par Mansour Kamardine au gouvernement, qui a fait couler beaucoup d’encre.
A l’issue du discours de politique générale du Premier ministre Edouard Philippe, il est en effet le seul membre du groupe Les Républicains «historique» à avoir fait ce choix. Sa voix fait donc partie des 370 députés qui ont voté cette confiance.
«Le Premier ministre a parlé d’immigration, de sécurité, d’école, de l’Outre-mer de manière générale et de Mayotte sur des sujets qui nous préoccupent. Je ne veux pas juger les gens a priori. J’ai souhaité écouter le Premier ministre. Il s’est exprimé et j’ai estimé que sur les lignes qu’il présentait, sur les intentions et l’action du gouvernement, je pouvais m’y retrouver et Mayotte pouvait s’y retrouver», explique le député au JDM.
Ce vote constitue donc pour lui une forme de cohérence et de fidélité à sa liberté d’appréciation et de ton. Et pour lui, ce choix ne le place nullement en porte-à-faux avec Les Républicains. «La philosophie de notre groupe est claire, contrairement à ce qu’a pu dire la bande à Thierry Solère. Je ne suis pas destructif alors que d’autres seraient constructifs. Je suis fidèle à mon mouvement et je suis un militant du réel.»
« Je suis aux Républicains »
Malgré son vote, Mansour Kamardine se positionne donc clairement dans l’opposition. «Rien ne m’interdisait d’aller à En Marche. Je ne suis pas mis en examen, je ne traine aucune casserole. Tout pouvait me conduire à aller en En Marche. J’ai aussi été approché par les Républicains ‘constructifs’. Je n’y suis pas allé. Pendant toute ma vie, j’ai milité aux Républicains. Pendant toute ma campagne, j’ai dit que j’étais Républicain. Je n’ai pas honte, bien au contraire.»
En toute logique, il a donc retrouvé son siège au sein d’une famille politique dans laquelle il a construit son parcours politique. «J’ai toujours combattu le MDM parce qu’il considérait qu’il fallait envoyer à l’Assemblée nationale quelqu’un proche du gouvernement. Ce n’est pas mon avis. Nous avons en France une démocratie solide, qui supporte une majorité et une opposition. Aujourd’hui, nous avons perdu les législatives, je suis dans l’opposition et je connais bien cette situation. J’ai construit ma vie politique en étant à 80% dans l’opposition. Ca ne m’a jamais empêché d’agir.»
«Plus efficace dans l’opposition»
Au début de ce quinquennat, il estime donc que sa place lui permet de faire valoir auprès du gouvernement, une critique sans concession de l’action de la précédente majorité et les solutions qu’il pense pertinentes sur les sujets qui préoccupent les Mahorais. «Cette fois-ci encore, je veux démontrer que je peux être efficace en étant dans l’opposition. Et même peut-être plus efficace. Car, en étant dans l’opposition, je garde toute ma liberté de ton. C’est dans ma nature et je suis très bien comme ça !»
Mansour Kamardine sera donc actif à Paris mais il restera bien présent à Mayotte. Il ne compte pas abandonner son activité professionnelle et trouver un équilibre qu’il estime nécessaire. «La politique est belle quand tu la réussis. Mais quand tu fais une traversée du désert, tu comprends que tu as besoin d’avoir un métier. Je serai donc député à temps plein et avocat à temps plein. C’était déjà le cas ente 2002 et 2007».
Il ne siègera donc pas pour toutes les discussions et tous les votes à l’Assemblée. Il est d’ailleurs revenu à Mayotte ce jeudi alors que le Palais Bourbon votait la nouvelle prolongation de l’état d’urgence. Mais il va choisir les sujets pour lesquels il estime que sa voix doit porter. «Je serai à Paris pour les discussions sur le droit du travail», annonce-t-il. «La rentrée parlementaire est le 2 octobre avec le débat budgétaire. Naturellement, j’y participerai pleinement.» Et tout le monde l’a bien compris, en député libre.
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