Désormais, Mayotte est un département français de plein droit et doit ainsi se rapprocher des réglementations européennes concernant de nombreux domaines, même si les dérogations restent nombreuses. Pour le SIEAM, ces nouvelles réglementations alliées à la démographie galopante portent les besoins à un niveau inédit sur tous les dossiers qui sont les siens à commencer par l’assainissement. Besoins en financement, foncier, équipement… le syndicat est en plein chantier structurel.
Après l’inauguration de la station d’épuration des eaux usées (STEP) de Bandrélé, la cérémonie de pose de la première pierre de la STEP du centre (communes de Chiconi, Sada et Ouangani), cette «mini STEP» de Longoni vient gonfler la liste des projets réalisés pour l’année 2017. Pour autant, le SIEAM est loin de pouvoir se reposer sur ses lauriers. Si les STEP poussent comme des champignons, ce n’est toujours pas assez. Certaines zones sont toujours placées prioritaires. Et lorsque les STEP existent et sont effectives, encore faut-il qu’elles soient efficaces.
Un équipement «opérationnel»
La STEP inaugurée devrait être en service «le plus rapidement possible», explique la chargée de communication du SIEAM. Le syndicat «a mis en place tous les prérequis pour que la station fonctionne rapidement car les besoins sont très grands», ajoute-elle.
Au niveau du matériel, le syndicat a misé sur des équipements modernes et plus efficaces, notamment pour éviter que des problèmes ne surviennent. «On a connu des problèmes par rapport aux précédentes stations comme avec celle du Baobab. Mais toutes nos nouvelles stations sont pensées pour être plus efficientes». Le temps confirmera ou infirmera cette confiance.
Une « mini STEP », faute de mieux
Dans l’interco du Nord, celle regroupant les communes de Koungou, Bandraboua, Mtsamboro et Acoua, il n’y avait pour l’heure aucune station d’épuration des eaux usées. Pourtant, la réglementation européenne, les objectifs du PEDMA et le FEDER ont pour vocation «d’accroître les capacités de collecte, traitement, stockage des déchets ménagers et assimilés» en «amplifiant les efforts visant à augmenter les capacité de collecte et de traitement des eaux usées des communes de plus de 10.000 habitants, notamment par la création de STEP».
En 2015, l’interco du Nord comptabilisait deux communes à plus de 10.000 habitants (Kougnou et Bandraboua). Deux ans plus tard, alors que Mtsamboro se rapproche très probablement des 10.000 habitants, l’interco se contentera d’une «STEP au rabais».
Les projets structurants sont lancés mais…
Le SIEAM est actuellement en pleine phase de construction des structures de base pour Mayotte. Alors, il dégaine projet sur projet et va chercher les financements pour les réaliser. Mi-2015, son président Bavi avait présenté ses grands chantiers. Il pointait alors la fin des travaux de la retenue collinaire de Combani pour 34 millions d’euros de budget, une somme et des travaux qui s’avèreront insuffisants au regard de la crise de l’eau de l’année. D’autres projets sont attendus pour faire face aux besoins de la population.
Concernant l’assainissement, Bavi s’était montré confiant: «Sur l’assainissement, on nous attend. On est prêts!» affirmait-il.
Raccorder Longoni
Deux ans plus tard, une vive contestation à la STEP du centre a émergé, relayée par le Collectif des Assoiffés. L’interco du nord ne possède qu’une mini STEP, et les financements de celle prévue en Petite Terre peinent à être trouvés. Elle n’en est qu’à sa phase d’étude qui devrait durer deux années. Une subvention a été demandée à l’Europe. Sur les 500.000€ nécessaires, seulement 160.000 ont été financés.
Cette « mini STEP » marque donc une avancée à prendre en compte. Mais cet équipement installé, encore faut-il que la population y soit raccordée. À Dembéni, seulement un dixième de la population est raccordée à la STEP. Celle de Longoni «devrait avoir un meilleur bilan», selon la chargée de communication du syndicat.
Ludivine Ali
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