27.9 C
Dzaoudzi
jeudi 16 mai 2024
AccueilEducationBilan Plateforme de lutte contre l’illettrisme : il faut continuer à fédérer...

Bilan Plateforme de lutte contre l’illettrisme : il faut continuer à fédérer les acteurs

Youssouf Moussa évoque une structuration de la Plateforme en cours
Youssouf Moussa évoque une structuration de la Plateforme en cours

Avant, chacun faisait de la lutte contre l’illettrisme dans son coin. Mais ça, c’était avant. Avant la mise en place d’une structure censée fédérer tous les acteurs, la Plateforme partenariale de lutte contre l’illettrisme et l’analphabétisme. Sa gouvernance est bicéphale, l’Etat, qui en assure la présidence en 2017, et le conseil départemental, et elle est pilotée par le CARIF-OREF. Elle est financée par le Contrat de projet Etat-Région (CPER) et par le fonds européen FSE, pour un budget avoisinant le million d’euros.

L’illettrisme est un fléau à Mayotte qui était rappelé en chiffres : 58% de la population est illettrée (INSEE 2012), 39% est analphabète, 75% des jeunes ont des difficultés de lecture, 50% de la population est exclue de l’Offre de formation, et 90% des formations se font à Mamoudzou.

Partant de ce contexte, un plan d’actions a été mis en place par la Plateforme après une concertation entre les acteurs, collectivités locales, partenaires sociaux, associations, décliné en 7 axes. Qui tournent autour du diagnostic et du repérage, de l’ingénierie pédagogique à mettre en place, ainsi que les animations, la coordination des acteurs, ou les actions de formation.

Un référentiel propre

Quelques acteurs du secteur
Quelques acteurs du secteur

L’objectif est d’établir un cadre commun à tous les partenaires, aidé en cela par l’établissement d’un référentiel, « il doit permettre la mise en place d’une certification propre à Mayotte », explique Fatima Assani, Chef de projet de la Plateforme. C’est toute la difficulté de la jeune structure : « Nous sommes en train de construire la Plateforme de lutte contre l’illettrisme qui a été mise en place depuis fin 2015 », explique Youssouf Moussa, son directeur, qui ne l’a repris que depuis un an.

Elle ne peut néanmoins pas calquer un référentiel métropolitain bien différent du contexte local. Des jeunes en plus grandes difficultés d’apprentissage, « et certains ne sont pas tout à fait analphabètes puisqu’ils peuvent maîtriser l’écriture de l’arabe », nous explique un acteur.

D’autre part, si le mot « partenariale » est apposé à la Plateforme, il subsiste encore un manque de coordination. Tony Mohamed, le président de l’association Espoir et Réussite, continue à enregistrer des inscriptions dans son Ecole des parents, « ils apprennent à écrire leurs noms et à accompagner leurs enfants sur la voie de la réussite scolaire. » Un travail que Zaïnabou Abaine effectue au sein de la Plateforme, « sur Sada et Chirongui, nous avons travaillé avec un public jamais scolarisé. Nous avons pris un mois pour qu’ils apprennent à écrire leur nom, ceux de leurs enfants, les dates de naissance, et qu’ils se repèrent dans le temps et sur un calendrier ».

Beaucoup de défections

Alain Le Garnec (au centre) appelait à la synergie des institutions
Alain Le Garnec (au centre) appelait à la synergie des institutions

L’ensemble des formations qui se sont déroulées de février à juin, a touché 350 personnes, sur 1.000 inscrites au départ. « A ce train là, il va nous falloir des centaines d’années ! », s’exclame Alain Le Garnec, Directeur du Centre national de la Fonction publique Territoriale (CNFPT). Il appelle à davantage de « synergie entre les institutions ». « Il faut utiliser le ‘plan mutualisé de formation’ proposé par la loi Egalité réelle ». Le vice-rectorat, présent lors de ce bilan d’action, indiquait former des personnes ressources, « des enseignants qui ont une spécialisation ‘français-langue de scolarisation’ ».

Si un vent d’optimisme continue à souffler sur la Plateforme de lutte contre l’illettrisme, ce premier bilan doit contribuer à maintenir une grande rigueur dans l’élaboration des outils d’évaluation qui doivent intégrer les problématiques mahoraises, et dans la synergie des acteurs pour toucher le plus largement la population.

Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte

Anne Perzohttps://lejournaldemayotte.yt
Anne PERZO Le journal de Mayotte https://lejournaldemayotte.yt

2 Commentaires

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139510
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139510
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139510
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139510
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139510
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139510
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...