Les contrats aidés sont des contrats spécifiques pour lesquels l’embauche et l’accompagnement est encadrée et appuyée financièrement par l’Etat. Les plus utilisés sont les emplois aidés et le Contrats uniques d’insertion (CUI).
Le réseau des CRESS (Chambres Régionales de l’Économie Sociale et Solidaire) s’inquiète de l’annonce par le gouvernement de la réduction des contrats aidés en 2017 et leur diminution sans précédent prévue en 2018. Il déplore particulièrement la méthode utilisée : “annonce brutale, mise en œuvre immédiate, et absence totale de concertation”. Ils sont 432.894 à être concernés, chiffrent les CRESS, dont 40% dans leurs secteurs d’activité.
En dessinant les différents profils des bénéficiaires, qui vont de personnes “très éloignées de l’emploi, soit directement dans l’insertion, soit dans des domaines d’utilité sociale”, à des “titulaires de diplômes universitaires”, elle dégage une utilité commune, celle du “tremplin” que propose un premier emploi et d’une insertion dans la vie active qui autorise la mise en place d’un “réseau de relations professionnelles”.
Que ce soit l’action sociale, les associations, le sport ou les arts et spectacles, le taux d’emplois aidés avoisine les 10%. C’est pour les collectivités de Mayotte notamment, le moyens de proposer un service public là où il n’existait pas, et une animation sur les activités périscolaires imposées par les contrats aidés.
Création de postes contre dépendance sociale
C’est une logique de contrainte budgétaire qui a poussé le gouvernement, et si l’on ne parle plus de stopper radicalement la mesure, le dernier chiffre annoncé est une diminution de 40% de leur coût dans le budget 2018. Comme le soulignent les CRESS, il faut prendre en compte le coût social de “l’augmentation du nombre de personnes en situation de pauvreté et dépendant des prestations sociales, sans oublier le poids, pour les départements, du retour au RSA de quasiment toutes les personnes exclues de ces emplois sous contrat aidé.” Elles évoquent en outre un Crédit Impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) bien plus coûteux que la mesure des emplois aidés.
En brandissant la menace de la suppression totale des emplois aidés qu’il comptait mettre à exécution, le gouvernement voulait mettre en garde contre ce qu’on pourrait qualifier d'”emplois assistés”, sans véritable avenir justement pour son bénéficiaire. Certaines structure, et on peut citer notamment la mairie d’Acoua, on commencé à pérenniser ces emplois en recrutant par la suite les jeunes.
En conséquence si les CRESS appellent au “maintien pour 2017 et 2018 du nombre de contrats aidés”, elles invitent aussi au “lancement d’une concertation afin de réfléchir à l’amélioration progressive de ces dispositifs.”
A.P-L.
Le Journal de Mayotte
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